Comment fonctionne le salaire pendant un arrêt maladie ?

Cristina Sanchez
Mise à jour le 22 mai 2025

Lorsque le salarié est en arrêt maladie, son contrat de travail est suspendu : il ne perçoit donc pas de salaire. Toutefois, sous certaines conditions, il peut bénéficier d’Indemnités Journalières de Sécurité Sociale (IJSS), mais également d’un maintien du salaire de la part de son employeur. 

Les règles relatives au salaire en cas d’arrêt maladie sont spécifiques et doivent être respectées par la direction de l'entreprise. 

Quelles sont les conséquences de l'arrêt de travail sur le salaire ? Existe-t-il une perte de revenus ? Quelle indemnisation est prévue durant l’arrêt maladie ? PayFit vous répond.

salaire en arrêt maladie

Quels sont mes droits en cas d'arrêt maladie ?

Le salarié peut percevoir un revenu de remplacement pour compenser la perte de salaire due à la suspension de son contrat de travail. Cette forme de rémunération, appelée indemnités journalières de Sécurité sociale, est versée par l’Assurance maladie. Le calcul du salaire perçu avant l’arrêt est donc nécessaire à ce versement. 

⚠️ Attention : Pour que le salarié puisse bénéficier des indemnités journalières, l’employeur est tenu de signaler l’arrêt de travail via la DSN (Déclaration Sociale Nominative) et de fournir à son collaborateur une attestation de salaire à transmettre à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie.(CPAM)

Quelles sont les conditions pour bénéficier des indemnités journalières ?

Le paiement de l’arrêt par la Sécurité sociale est soumis à certaines conditions dépendantes de la durée de l’arrêt.

Arrêt de travail de moins de 6 mois 

Si la durée maximale de l’arrêt ne dépasse pas 6 mois, le salarié doit avoir soit : 

  • travaillé au moins 150 heures ou 90 jours durant les 3 mois civils précédant l’arrêt de travail ;

  • cotisé sur la base d’une rémunération au moins égale à 1 015 fois le SMIC horaire au cours des 6 mois précédant l’arrêt de travail.

Arrêt de travail de plus de 6 mois

Au-delà de 6 mois d’arrêt, le salarié doit justifier soit :

  • d’une affiliation à la Sécurité sociale d’au moins 12 mois à compter de l’interruption de l’emploi et d’au moins 600 heures de travail durant les 12 mois civils ou 365 jours avant l’arrêt ;

  • d’une cotisation sur la base d’une rémunération au moins égale à 2 030 fois le SMIC horaire pendant les 12 mois civils ou les 365 jours précédant l’arrêt.

Comment fonctionne le délai de carence en arrêt maladie ?

Quel est le délai pour recevoir les indemnités journalières ?

Le droit au versement des indemnités journalières de la sécurité sociale n’est pas immédiat : il existe un délai de carence en arrêt maladie de 3 jours à compter de l’arrêt. Les indemnités ne sont ainsi pas versées immédiatement, l'indemnisation liée à un arrêt maladie ne débutant qu'à compter du 4ème jour de l'arrêt.

Quand le délai de carence ne s’applique-t-il pas ?  

Ce délai ne s’applique pas dans les cas suivants.

Entre deux arrêts de travail 

  • si la reprise d'activité entre deux prescriptions n'a pas dépassé 48 heures ;

  • en cas de prolongation de l'arrêt initial avec un nouveau certificat médical.

Pour certaines situations médicales 

  • en cas d'Affection de Longue Durée (ALD) provoquant des arrêts de travail successifs (le délai de carence n'est retenu que pour le premier arrêt) ;

  • pour un arrêt maladie en cas d’accident du travail et les maladies professionnelles ;

pour les congés maternité et les arrêts liés à la grossesse.

Comment calculer les indemnités journalières d'arrêt maladie ?

Les indemnités d’arrêt maladie sont égales à 50 % du salaire journalier de base. Le montant de l’indemnité est toutefois plafonné à 41,47 € brut par jour, depuis le 1er avril 2025.

👉 À noter : pour calculer vos indemnités journalières :

  • jusqu'au 31 mars 2025 : votre salaire mensuel brut est plafonné à 1,8 fois le SMIC, soit 3 243,24 € brut ;

  • à partir du 1er avril 2025 : votre salaire mensuel brut est plafonné à 1,4 fois le SMIC, soit 2 522,52 € brut.

Tout salaire au-delà de ces plafonds n'est pas pris en compte dans le calcul.

⚠️ Attention : en cas de maladie d'origine professionnelle ou consécutive à un accident de travail, les IJ sont égales à un pourcentage du salaire journalier de référence qui varie en fonction de la durée de l'arrêt maladie. Leur montant est également plafonné.

Comment sont payées les indemnités journalières en arrêt maladie ?

Quand la CPAM verse-t-elle les indemnités journalières ?

Chaque arrêt maladie et salaire est, en principe, géré par la CPAM qui verse directement aux salariés les IJ tous les 14 jours, accompagnées d’une attestation de paiement. Les indemnités journalières sont dues au salarié, à compter du délai de carence, pour chaque jour calendaire sans interruption (incluant ainsi les week-ends). 

Les IJ ne sont pas assujetties aux cotisations sociales, car elles constituent un revenu de remplacement. Toutefois, elles supportent, à ce titre, la CSG et la CRDS.

Comment fonctionne le maintien de salaire avec subrogation ?

Par dérogation, l’employeur peut procéder à une subrogation des IJSS. La subrogation par l’employeur signifie que ce dernier perçoit les indemnités à la place du salarié et lui reverse ensuite. Pour mettre en place ce mécanisme, l’employeur doit le sélectionner via la DSN lors de la déclaration de l’arrêt maladie du salarié. 

Ce service évite au salarié d’attendre que les indemnités journalières de sécurité sociale ne soient versées et de subir un décalage avec le reste du salaire du mois concerné, ou avec un éventuel maintien de salaire que pratiquerait l’employeur. La subrogation constitue ainsi un versement unique et total de la paie au salarié.

Le recours à la subrogation n’est possible qu’en cas de salaire maintenu par l’employeur, et dans le cas où le ce dernier est égal au montant des IJSS.

Est-ce que la subrogation est obligatoire ? 

S’il est obligatoire d’avoir recours au maintien de salaire pour pratiquer la subrogation, l’inverse n’est pas vrai : en ce qui concerne les IJSS, l’employeur n’est en aucun cas tenu de choisir la subrogation en cas de maintien de salaire.

L'employeur doit-il maintenir mon salaire pendant l'arrêt maladie ?

Dans certains cas, l’employeur a l’obligation de verser un maintien de salaire au salarié durant l’arrêt maladie. Ce complément de revenus permet de compléter le montant des IJSS versées au salarié. 

Quelles sont les conditions légales du maintien employeur ?

Le Code du travail prévoit que l'employeur doit verser une indemnité complémentaire au salarié en arrêt maladie lorsqu’il remplit les conditions suivantes : 

  • avoir au moins 1 an d’ancienneté à compter de son 1er jour d’absence ;

  • avoir transmis son certificat médical dans les 48h pour justifier son absence ;

  • avoir bénéficié des IJSS ;

  • pratiquer ses soins de santé en France ou dans un autre État de l’espace économique européen.

Pendant l'arrêt maladie, la paie dépend donc de plusieurs facteurs.

⚠️ Attention : les travailleurs à domicile, salariés saisonniers et intermittents sont exclus de ce dispositif.

Ce complément de salaire en arrêt maladie assure que le salarié puisse percevoir un pourcentage plus élevé que sa rémunération habituelle. Le montant du maintien de salaire varie en fonction de l'origine de l'arrêt : professionnel, non-professionnel ou suite à un accident du travail.

Le complément de salaire en arrêt maladie est donc soumis à un régime distinct des IJSS.

⚠️ Attention : le paiement d'indemnités complémentaires par l'employeur lui donne l'autorisation de contrôler le salarié en arrêt maladie, notamment par le biais d'une contre-visite médicale effectuée par un médecin s'il le souhaite.

Par ailleurs, les entreprises ont l'obligation de mettre en place une prévoyance d’entreprise qui peut prévoir, selon le contrat, des indemnités complémentaires en cas d'arrêt maladie. Ces garanties s'ajoutent aux IJSS et au maintien de salaire légal pour assurer une meilleure protection du salarié.

Quand l'employeur doit-il verser le maintien de salaire ?

Il est prévu un délai de carence de 7 jours à compter de la date de l’arrêt pour ouvrir droit au complément d’indemnisation en cas de maladie non-professionnelle. L’indemnisation commence ainsi à compter du 8ème jour sous réserve de dispositions conventionnelles plus favorables.

En cas d'arrêt maladie d'origine professionnelle ou suite à un accident de travail, aucun délai de carence ne s'applique. L’indemnisation intervient ainsi dès le premier jour d’absence.

Ancienneté du salariéMaintien de salaire à 90 % de la rémunération bruteMaintien de salaire à ⅓ de la rémunération brute
1 à 5 ans30 jours30 jours
6 à 10 ans40 jours40 jours
11 à 15 ans50 jours50 jours
16 à 20 ans60 jours60 jours
21 à 25 ans70 jours70 jours
26 à 30 ans80 jours80 jours
31 ans et plus90 jours90 jours

Exemple : un salarié ayant 12 ans d’ancienneté est en arrêt pendant 80 jours

  • les 50 premiers jours, le maintien est de 90 % de son salaire brut

  • les 30 jours suivants, le maintien représente ⅓ de son salaire brut. 

💡 Bon à savoir : la convention ou l’accord collectif peuvent prévoir des dispositions plus favorables pour le salarié. 

Le bulletin de paie en l'arrêt maladie doit faire figurer le montant de l'indemnité du maintien de salaire. 

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Le salarié bénéficie de revenus de remplacement versés par l’Assurance Maladie, appelés indemnités journalières de sécurité sociale. Le montant de ces indemnités est plafonné à 41,47 € brut par jour (depuis avril 2025). 

Dans certains cas, l’employeur peut assurer un maintien de la rémunération dont les conditions dépendent de son ancienneté et de sa conformité avec certaines formalités administratives.

Un salarié peut prétendre au versement des IJSS après un délai de carence de 3 jours, sauf en cas de prolongation d’un arrêt initial, de maladie professionnelle, de grossesse, de congé maternité, d’ALD ou d’accident du travail.

En cas de maintien de salaire, la carence est de 7 jours. 

Si le salarié est tenu d’envoyer son arrêt de travail à son employeur dans un délai de 48h, ce dernier doit transmettre une attestation de salaire à la CPAM et notifier l’arrêt via la Déclaration Sociale Nominative (DSN) afin de ne pas retarder le versement des indemnités journalières.