Prime exceptionnelle salarié ou prime Macron : comment récompenser ses salariés ?

Valoriser le travail accompli sur une période, motiver son équipe et lui témoigner sa reconnaissance, soutenir le pouvoir d’achat de ses collaborateurs… la prime exceptionnelle salarié est un véritable coup de pouce, encadré par le Code du travail, le contrat et la convention applicable à l’entreprise. C’est aussi un avantage concurrentiel pour une marque employeur qui souhaite attirer et fidéliser les talents.
Versée en complément du salaire, cette variable de paie permet de récompenser un effort ponctuel ou un objectif atteint, sans modifier le contrat de travail. Attribution, montant, versement, avantages sociaux, prime exonérée des cotisations sociales : PayFit vous explique tout dans cette fiche pratique.
Qu'est-ce qu'une prime exceptionnelle pour un salarié ?
La prime exceptionnelle salarié complète la rémunération mensuelle versée au personnel. Elle permet à l’employeur de récompenser son équipe. Aux côtés des avantages en nature, elle vise à :
renforcer le pouvoir d’achat ;
encourager l’atteinte d’objectifs collectifs ;
améliorer la motivation et la fidélisation.
C’est une gratification facultative - action bénévole pour l’employeur, sauf si elle est prévue par un contrat, une convention collective ou un usage. Elle peut prendre la forme d’une prime exceptionnelle achat, de rendement ou de vacances ou d’ancienneté.
Mais qui peut bénéficier des primes exceptionnelles ? Cette forme de gratification financière peut être versée à tous les salariés :
en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) ;
en CDD (Contrat à Durée Déterminée) ;
en alternance (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation) ;
intérimaires ou saisonniers.
Les travailleurs handicapés en ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail) ont également droit aux primes exceptionnelles, avec une titularisation obligatoire. Les stagiaires, en revanche, ne peuvent pas y prétendre. Il peuvent, néanmoins, bénéficier d’une prime de fin de stage.
ℹ️ Important : la prime exceptionnelle salarié doit figurer sur la fiche de paie.
👉 Apprenez le calcul des indemnités kilométriques grâce à notre fiche pratique !
Quelles sont les différentes formes de prime exceptionnelle ?
Il existe plusieurs types de prime exceptionnelle pour un salarié, différant selon un contexte ou un objectif spécifique. Chaque forme a ses propres modalités : montant, conditions d’attribution, traitement social et fiscal et modalités de versement.
Leurs points en commun ? Elles sont ponctuelles, doivent toujours apparaître sur la fiche paie et être encadrées via contrat, accord, décision unilatérale ou usage.
⚠️ Attention : ces primes dites “bénévoles” sont soumises aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu, sauf exonération spécifique selon le contexte de l’entreprise.
1. Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat
Également appelé Prime de Partage de la Valeur (PPV), ce dispositif est reconduit jusqu’en 2026 et remplace l’ancienne prime Macron instaurée en 2018.
Tous les salariés sous contrat de travail (CDI, CDD, alternance, intérimaires), ainsi que les agents d’EPIC/EPA/ESAT, y sont éligibles. Le montant de la PPV est librement fixé, modulable selon des critères objectifs (rémunération, ancienneté, présence, classification), et plafonné à 3 000 euros par an, porté à 6 000 euros si l’entreprise met en place un intéressement ou une participation.
👉 Découvrez notre fiche pratique sur le calcul et les avantages de l'intéressement et de la participation des salariés.
La somme peut être versée en une ou deux fois par an, avec au plus un paiement par trimestre, sur décision unilatérale ou accord collectif après consultation du CSE (Comité Social et Économique).
💡 Bon à savoir : les associations peuvent verser la prime exceptionnelle à leurs salariés sans condition d’intéressement, avec un plafond porté à 6 000 euros.
La somme versée est exonérée de cotisations sociales, CSG/CRDS et forfait social dans la limite des plafonds :
l’exonération d’impôt sur le revenu s’applique aux salariés d’entreprises de moins de 50 personnes ;
et à ceux dont la rémunération est inférieure à 3 fois le SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance), ou si la prime est placée sur un plan d’épargne, avec 15 jours pour formuler son choix.
💡 Bon à savoir : à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les entreprises de 11 à 49 salariés ayant généré un bénéfice net fiscal ≥ 1 % du chiffre d’affaires pendant trois années consécutives (2022‑2024) doivent mettre en place un dispositif de partage de la valeur. Elles peuvent alors choisir entre un accord d’intéressement ou de participation, un abondement sur un plan d’épargne salariale (PEE/PERCO), ou le versement d’une PPV.
2. Prime de vacances
Pour soutenir le pouvoir d'achat de leurs salariés durant leurs vacances, certains employeurs versent une prime de vacances avant les congés payés. Lorsqu’elle n’est pas prévue par la convention collective applicable à l’entreprise, cette aide est facultative.
3. Prime de 13ᵉ mois
Comme son nom l’indique, la prime de 13e mois correspond à un mois de salaire supplémentaire versé en décembre ou de manière mensualisée. Parfois, cette prime annuelle est obligatoire, puisque prévue par la convention ou un accord collectif.
4. Prime de rendement
La prime de rendement récompense la performance au travail, de façon individuelle ou collective. Il s’agit d’un montant fixe ou calculé en pourcentage du salaire.
5. Prime d’ancienneté
La prime d’ancienneté reconnaît la fidélité du salarié. Souvent définie par convention ou par le contrat de travail, elle est versée périodiquement ou à des paliers d’ancienneté.
6. Autres primes exceptionnelles
L’employeur peut également verser :
une prime d’assiduité pour la présence continue ;
une prime d’astreinte ou de panier en cas de contraintes horaires ;
une prime de mariage/PACS ;
une prime de fin d’année ;
une prime de froid, etc.
L’attribution d’une prime exceptionnelle aux salariés : est-elle obligatoire ?
En principe, le Code du travail ne prévoit aucune obligation pour les employeurs de verser des primes exceptionnelles à leurs salariés. Toutefois, l'attribution d’une prime exceptionnelle salarié peut être rendue obligatoire dans plusieurs cas.
En effet, ce versement est obligatoire lorsqu’il est prévu par :
les conventions ou accords collectifs ;
le contrat de travail ;
la décision unilatérale de l’employeur ;
l’usage de l’entreprise, c’est-à-dire s’il s’agit d’une pratique générale de l’entreprise qui est généralisée, constante et fixe.
En outre, ces textes collectifs définissent les conditions suivant lesquelles la prime exceptionnelle doit être versée.
⚠️ Attention : les critères d’attribution de la prime exceptionnelle salarié ne doivent pas être discriminatoires, ni porter atteinte aux droits et aux libertés des salariés.
Quels sont les délais de versement d'une prime exceptionnelle ?
Les délais de versement d’une prime exceptionnelle dépendent de son cadre juridique. Lorsqu’elle est prévue par un accord collectif, un contrat de travail ou une décision unilatérale, les modalités de versement (mensuel, annuel, en une ou plusieurs fois) doivent être précisées.
En cas de prime de partage de la valeur (ex prime Macron), le versement peut être effectué en une ou deux fois maximum par an, avec un délai maximal fixé par l’accord ou la décision, dans la limite d’un versement par trimestre. Pour toute autre prime exceptionnelle librement décidée par l’employeur, celui-ci fixe librement la date de versement, à condition qu’elle figure sur la fiche de paie du mois concerné.
💡 Bon à savoir : au même titre que les salariés dans les entreprises, il est possible de verser une prime exceptionnelle aux salariés des associations.
Le salarié peut-il refuser une prime exceptionnelle ?
Lorsque la prime exceptionnelle salarié est prévue contractuellement, l’employeur est tenu de verser celle-ci à tous les salariés. En revanche, il arrive que certains salariés ne souhaitent pas percevoir cette gratification, comme il a le droit de refuser un avantage en nature.
Dans ce cas, les salariés concernés peuvent notifier à l’employeur leur refus de bénéficier de la prime exceptionnelle.
💡 Bon à savoir : l'employeur peut s’aider d’un modèle de lettre de prime exceptionnelle pour informer les salariés de l'attribution de l’avantage ainsi que de son montant.
La prime peut être versée à tout moment, en une ou deux fois dans l’année civile, avec un paiement maximum par trimestre. Elle doit apparaître sur la fiche paie du mois concerné.
⚠️ Attention : en cas de versement d’une prime exceptionnelle en janvier 2025, ce revenu sera imposable en 2025.
Pour demander à percevoir la PPV, assurez-vous d’abord de sa présence via les documents internes de l’entreprise : note RH, Intranet, accord collectif ou bulletin de paie mentionnant une décision unilatérale de l’employeur.
Si le dispositif existe, soumettez la demande à votre employeur ou au service RH, en vérifiant bien que vous remplissez les conditions d’éligibilité (présence, type de contrat…), et en citant l’accord ou la communication officielle.
En cas de silence ou de refus, il est recommandé de contacter les représentants du personnel (CSE). Ceux-ci peuvent relayer la demande ou vérifier l’application des critères retenus. Si elle est prévue par accord, le salarié peut en dernier recours envoyer une lettre recommandée avec avis de réception à l’employeur pour formaliser sa demande. Enfin, en cas de non-paiement injustifié, il convient de saisir le conseil de prud’hommes pour demander la mise en œuvre de la prime.
Un salarié peut solliciter une prime exceptionnelle non prévue par le contrat de travail, une convention ou un usage d’entreprise en adressant une demande écrite à son employeur, en exposant de manière claire et factuelle les raisons de sa requête (atteinte d’objectifs, mission particulière, initiative bénéfique à l’entreprise).
Cette demande, bien que facultative pour l’employeur, a plus de chances d’être acceptée si elle repose sur des éléments mesurables et récents, en lien direct avec l’activité de l’entreprise ou une hausse de sa performance. Il est recommandé d’envoyer cette demande par écrit (idéalement par courrier recommandé avec accusé de réception) et de conserver une copie, même si l’employeur reste libre d’accepter ou non cette gratification exceptionnelle.