Quel type de contrat de travail conclure ?

Amira Boughaba
, Juriste Rédacteur en Droit Social @PayFit
Mise à jour le
8 mins
Modèle de contrat de travail - CDI
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À retenir

  • Choisir le bon contrat, c’est anticiper la rupture, la rémunération, la formation et la mobilité du lieu de travail.
  • Chaque forme de contrat implique des droits salariés, des obligations employeur et un traitement différent en matière de paie.
  • Le CDI est la règle générale pour un emploi durable.
  • Le CDD ne peut être utilisé que dans des cas encadrés par la loi.
  • Le contrat à temps partiel, le contrat intermittent ou saisonnier répondent à des besoins spécifiques.

Un lien de subordination entre un salarié et un employeur s’établit en règle générale par un document écrit : le contrat de travail. Ce document fixe le lieu, la rémunération, la durée, mais aussi les droits et obligations de chaque partie. Le choix de la forme du contrat est stratégique, car celui-ci influe sur la stabilité, la formation, la rupture, la paie.

Dans ce guide pratique, PayFit vous aide à repérer rapidement les différents types de contrat de travail existant en France, à mesurer leurs atouts et limites, à cibler celui qui convient le mieux au besoin et au contexte de votre entreprise.

Quels sont les différents types de contrat de travail ? 

Il existe différents types de contrats de contrat de travail, dits aussi contrats d'embauche, que l’employeur peut conclure avec un salarié. Voici les principaux contrats en vigueur en France en 2025.

Le Contrat à Durée Indéterminée (CDI)

Le CDI est le contrat de travail de référence. Comme son nom l’indique, il n’a pas de date de fin et se poursuit tant que l’une des parties ne décide pas d’y mettre fin (démission, licenciement ou rupture conventionnelle). Il peut être conclu à temps plein ou à temps partiel.

Modèle de contrat de travail - CDI

Le Contrat à Durée Déterminée (CDD)

Par définition, le CDD est conclu pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire et doit indiquer une date de fin ou la réalisation d’un objectif précis. Moins avantageux et considéré comme plus précaire que le CDI, il ne peut être utilisé que dans les cas autorisés par la loi. Voici les principaux motifs de CDD possibles :

  • remplacement d’un salarié absent ;

  • accroissement temporaire d’activité ;

  • emploi saisonnier (récoltes, stations balnéaires ou de ski, etc.) ;

  • emploi d’usage, ou CDD d'usage, dans les secteurs où il est d’usage constant de ne pas recourir au CDI, comme le spectacle ou l’hôtellerie ;

  • CDD à objet défini pour les ingénieurs et cadres, lié à un projet précis.

👉 À noter : un CDD peut être renouvelé deux fois, sans dépasser la durée maximale de 18 mois en tout (durée initiale + renouvellement), sauf exceptions prévues par la loi.

Le CDD à objet défini

Spécifique aux cadres et aux ingénieurs, prévu par accord de branche ou d’entreprise, le CDD à objet défini est conclu pour la réalisation d’un projet déterminé. Sa durée varie entre 18 et 36 mois et prend fin à l’achèvement du projet, sans renouvellement.

Le contrat de travail temporaire (intérim)

Le contrat de mission ou d’intérim lie le salarié à une Entreprise de Travail Temporaire (ETT). Celle-ci le met à disposition d’une entreprise utilisatrice pour une durée limitée. Dans ce cadre, le salarié bénéficie des mêmes droits que les travailleurs permanents sur le lieu de mission (sécurité, congés, restauration, etc.).

Le contrat à temps partiel

Ce type de contrat prévoit une durée de travail inférieure à la durée légale de 35 heures par semaine ou à celle prévue par la convention collective applicable à l’entreprise. Il peut être à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD).

💡 Bon à savoir : le contrat à temps partiel doit préciser la répartition exacte des horaires pour garantir la stabilité du salarié.

Le contrat de travail intermittent

Le CDI Intermittent (CDII ou CD2I) alterne entre des périodes travaillées et d’autres non travaillées, selon les besoins de l’activité. Il est réservé aux secteurs autorisés par convention ou accord collectif, à l’instar du spectacle, de l’enseignement artistique ou des stations de loisirs.

Le contrat de travail saisonnier

Il s’agit d’un CDD spécifique conclu pour des tâches qui se répètent chaque année à la même période telles que les vendanges, les saisons des stations touristiques, les récoltes agricoles, etc. Il prend fin à la conclusion de la saison.


💡 Bon à savoir : un CDD étudiant peut être utilisé pour un emploi saisonnier, sous réserve de respecter les durées maximales autorisées.

Quel type de contrat de travail choisir ?

Le choix du type de contrat de travail dépend de la nature du poste, de la durée prévue de la mission et des besoins de l’entreprise. En pratique, les contrats les plus utilisés restent le CDI, le CDD et le contrat de travail temporaire (intérim).

Voici un tableau récapitulatif qui vous aidera à bien choisir le type de contrat de travail.

Nature du contrat de travail Motifs ou cas de recours
Contrat à durée indéterminée (CDI) Exécution d’un emploi permanent au sein de l’entreprise. Peut être à temps plein, à temps partiel ou intermittent.
CDD de chantier ou d’opération Embauche pour la réalisation d’un projet ou d’une mission spécifique suite à laquelle le contrat prend fin (notamment dans le BTP ou l’ingénierie).
Contrat à durée déterminée (CDD) Remplacement d’un salarié absent, accroissement temporaire d’activité, emplois saisonniers ou d’usage (dans les secteurs où il est d’usage de ne pas recourir au CDI).
CDD à objet défini Embauche d’ingénieurs ou de cadres pour un projet déterminé (durée entre 18 et 36 mois).
CDD sénior Permet à un salarié âgé d’au moins 57 ans, inscrit à France Travail, d’accéder plus facilement à un emploi avant la retraite (durée maximale de 18 mois, renouvelable une fois).
Contrat de travail temporaire (intérim) Exécution d’une tâche précise et temporaire via une entreprise de travail temporaire.
Contrat de travail à temps partiel Durée de travail inférieure à la durée légale (35 h/semaine) ou conventionnelle. Peut être en CDI ou en CDD.
Contrat de travail intermittent Alternance de périodes travaillées et non travaillées en fonction de la saisonnalité ou du rythme d’activité (CDI uniquement).
Contrat de travail saisonnier Exécution de tâches répétitives chaque année selon les saisons ou les variations de fréquentation (récolte, vendanges, tourisme).
Contrat d’apprentissage Formation en alternance permettant à un jeune de 16 à 29 ans, ou à un travailleur en situation de handicap de 30 ans et plus, de préparer un diplôme professionnel, en étant rémunéré.
Contrat de professionnalisation Contrat de formation en alternance destiné à favoriser l’insertion ou la réinsertion professionnelle des jeunes et adultes.

En résumé, le CDI reste la norme. Les autres contrats, l’instar du CDD sénior ou du contrat de professionnalisation, sont des exceptions destinées à répondre à des besoins ponctuels, strictement encadrées par le Code du travail.


💡 Bon à savoir : le contrat de stage n’est pas considéré comme un contrat de travail au sens du Code du travail, contrairement au contrat en alternance.

Quel type de contrat de travail choisir pour un retraité ?

Une personne à la retraite a le droit de reprendre une activité professionnelle et de cumuler ses revenus avec sa pension, sous certaines conditions. Ce dispositif s’appelle le cumul emploi-retraite.

Les types de contrats de travail possibles pour un retraité

Le retraité peut être embauché sous différents types de contrats selon la nature de la mission :

  • CDI pour une activité durable ou à long terme ;

  • CDD pour une mission ponctuelle ou saisonnière ;

  • contrat d’intérim pour des missions temporaires au sein d’entreprises utilisatrices ;

  • portage salarial pour exercer une activité indépendante tout en bénéficiant du statut de salarié.

Ces contrats sont ouverts à tous les retraités, qu’ils soient du secteur privé, public ou indépendants, sous réserve de respecter les règles du cumul emploi-retraite.

Conditions pour retravailler après la retraite

Un retraité peut reprendre une activité salariée, indépendante ou libérale, à condition :

  • d’avoir liquidé toutes ses pensions de retraite (base et complémentaires) ;

  • d’avoir fait valoir ses droits à la retraite dans tous les régimes auxquels il a cotisé.

En outre, il doit informer sa caisse de retraite de la reprise d’activité.

💡 Bon à savoir : si le retraité souhaite retravailler pour son ancien employeur, un délai de carence de 6 mois s’applique (sauf exceptions).

Cumul emploi-retraite : total ou partiel

Le cumul entre pension et revenus d’activité peut être total ou partiel, selon la situation du retraité :

  • cumul total : possible si le retraité a atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et qu’il justifie d’une carrière complète (tous les trimestres validés ou rachetés) ;

  • cumul partiel : si l’une de ces conditions n’est pas remplie, les revenus d’activité sont plafonnés (en général à 160 % du Smic ou au dernier salaire perçu, selon le régime).

💡 Bon à savoir : depuis 2023, le cumul emploi-retraite intégral permet d’acquérir de nouveaux droits à la retraite dans le régime général, mais ceux-ci ouvrent droit à une nouvelle pension distincte, versée à part.

Quels types de contrat existent pour embaucher un travailleur en situation de handicap ?

Les salariés bénéficiant de la RQTH (Reconnaissance Qualité Travailleur Handicapé) peuvent signer les mêmes contrats que tout salarié, mais avec la mise en place d’aménagements et d’un accompagnement renforcé via des dispositifs comme l’emploi accompagné ou les entreprises adaptées.

Type de contrat Particularités pour les travailleurs handicapés
CDI ou CDD classiques Aucune restriction : les personnes en situation de handicap peuvent être recrutées sous tout type de contrat de droit commun (CDI, CDD, intérim, apprentissage, etc.).
Contrat d’apprentissage aménagé Adapté aux personnes handicapées sans limite d’âge (contrairement au régime général limité à 29 ans). Le rythme et la durée de formation peuvent être ajustés selon les besoins.
Contrat de professionnalisation aménagé Permet la formation en alternance, avec un aménagement possible des horaires, du poste ou de la durée du contrat.
Contrat d’emploi accompagné Dispositif spécifique combinant un contrat de travail (CDI ou CDD) et un accompagnement médico-social pour favoriser l’insertion durable.
Emploi dans un ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail) Destiné aux personnes dont le handicap ne permet pas une activité professionnelle en milieu ordinaire. Il ne s’agit pas d’un contrat de travail classique mais d’un contrat de soutien et d’aide par le travail.
Entreprises adaptées (EA) Structures qui recrutent des travailleurs handicapés sous contrat de droit commun, avec un accompagnement renforcé et des aides de l’État.

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FAQ (Foire Aux Questions)

Choisir une forme de contrat de travail adaptée permet d’éviter une requalification suite à un litige au conseil de prud’hommes, d’optimiser la gestion en paie, de clarifier les droits à la formation ainsi que les clauses de contrat, notamment la clause de mobilité, et de définir les modalités de rupture ou de suspension de contrat.



Le choix du contrat dépend avant tout du besoin réel de l’entreprise et de la situation du salarié. Avant de choisir la forme et d’établir le contrat de travail convient d’analyser plusieurs critères :

  • le motif de l’embauche : remplacement, surcroît d’activité, emploi durable… ;

  • la durée prévue du poste : temporaire ou permanente ;

  • la stabilité de l’activité : saisonnière, ponctuelle ou continue ;

  • la qualification requise : salarié débutant, cadre, expert, apprenti ;

  • le niveau de rémunération et les avantages liés au poste ;

  • les besoins de formation ou d’intégration du salarié ;

  • les clauses spécifiques (mobilité, clause de confidentialité ou de non-concurrence, période d’essai, etc.) ;

  • le lieu et les conditions de travail (présentiel, télétravail, déplacements).

La conclusion d’un CDI offre une stabilité et une sécurité financière pour le salarié, avec accès aux droits sociaux (retraite, mutuelle, chômage). Pour l’employeur, il fidélise les talents. En revanche, sa rupture est encadrée légalement, ce qui peut rendre le licenciement plus complexe et coûteux.



Le CDD permet de répondre rapidement à un besoin temporaire et de tester un salarié avant un CDI. Il est limité dans le temps et ne peut être rompu librement. Pour le salarié, il offre moins de sécurité et de stabilité financière, mais davantage de liberté. L’employeur doit respecter les motifs légaux de recours, notamment en matière de fin de CDD.



Un CDD est adapté lorsqu’il s’agit de remplacer un salarié absent, de gérer un surcroît temporaire d’activité ou de réaliser un projet précis. Le CDI reste la norme pour un emploi stable et permanent. Le choix dépend de la durée prévue, de la nature de la mission et de la stabilité de l’activité. Dans les deux cas, des mentions obligatoires doivent apparaître sur le contrat.