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Comment rédiger un contrat de dirigeant ?
À retenir :
- Le dirigeant d’une entreprise est en principe un mandataire social et non un salarié.
- Un contrat de dirigeant permet parfois de cumuler mandat social et contrat de travail.
- Trois conditions sont indispensables : fonctions distinctes, rémunération séparée, lien de subordination.
- Un contrat mal rédigé entraîne un risque de non-conformité avec la loi.
Lorsqu’il souhaite être salarié de son entreprise, le dirigeant doit remplir certaines conditions relatives à ses fonctions ainsi qu’à son rôle de mandataire social, d’où l’importance de bien réfléchir au choix du statut juridique lors de la création de la société.
En cas d’éligibilité, signer un contrat de dirigeant est nécessaire pour cumuler le statut de salarié et celui de chef d’entreprise ou de président de société. Quelles sont ces exigences ? Comment assurer une rédaction conforme à la loi ? PayFit vous guide.
Qu’est-ce qu’un contrat de dirigeant ?
En France, le contrat de dirigeant est un document qui formalise le cumul entre le mandat social et un contrat de travail.
Le cadre juridique d’un contrat de dirigeant
Un dirigeant est d’abord un mandataire social, représentant légal de la société. Il n’est donc pas salarié par principe. Cependant, il peut, sous certaines conditions, bénéficier d’un contrat de travail dans le but :
d’exercer des missions distinctes de celles de président ou de gérant ;
d’obtenir une rémunération spécifique pour ces tâches ;
de se placer dans une relation de contrôle vis-à-vis de l’entreprise.
Ce régime particulier distingue le contrat de dirigeant d’un contrat de travail classique, car il repose sur une double qualité : représentant légal et salarié.
La différence entre un mandat social et un contrat de dirigeant
Cette distinction est essentielle pour éviter les erreurs dans la création et la gestion des sociétés.
| Mandat social | Contrat de dirigeant | |
|---|---|---|
| Rôle | représenter l’entreprise et agir en son nom | salarié avec des missions spécifiques |
| Rémunération | décidée par l’assemblée générale ou dans les statuts | définie de manière contractuelle |
| Rapport hiérarchique | aucun | indispensable |
| Régime social | assimilé salarié (président de SAS, gérant minoritaire de SARL) | salarié classique avec assurance-chômage sous conditions |
Le lien de subordination
Il s’agit de la condition la plus délicate dans le contrat de dirigeant. En droit du travail, cela signifie que le salarié :
reçoit des ordres ou des instructions d’un supérieur hiérarchique ;
voit son activité contrôlée ;
peut être sanctionné en cas de non-respect de ces instructions.
Dans le cas d’un dirigeant, cette relation est souvent difficile à démontrer, car il est lui-même à la tête de la structure.
Quelles sont les conditions pour cumuler mandat social et contrat de travail ?
Tous les statuts de dirigeants ne peuvent pas cumuler ces deux rôles. Sont exclus :
le gérant majoritaire de SARL (Société À Responsabilité Limitée), qui détient plus de 50 % du capital social ;
le gérant associé unique d’une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ;
l’administrateur d’une SA (Société par Actions), sauf s’il était déjà salarié au préalable et dans le respect du tiers maximum ;
le gérant associé d’une SNC (Société en Nom Collectif) ou d’une SCA (Société en Commandite par Actions).
En revanche, le cumul est possible pour :
le gérant minoritaire ou égalitaire d’une SARL ;
le membre du conseil de surveillance ou du directoire d’une SA ;
le gérant non-associé d’une SNC ou d’une SCA.
Dans l’un de ces trois derniers cas, les conditions cumulatives suivantes sont indispensables :
exercer un rôle distinct de celui prévu dans son mandat social ;
avoir un salaire différent de sa rémunération de dirigeant ;
justifier d’un rapport d’autorité réel.
⚠️ Attention : un contrat de dirigeant conclu sans respecter ces critères peut être requalifié par les tribunaux compétents, entraînant des conséquences financières et juridiques lourdes.
📌 Exemples :
le président d’une SAS peut cumuler son mandat social avec un poste de directeur commercial salarié. Ses missions (prospection, signature de contrats sous seuil, reporting mensuel) sont définies par le conseil d’administration, qui peut contrôler son activité ;
un gérant minoritaire d’une SARL peut également être le responsable informatique salarié. Ses tâches techniques (maintenance réseau, développement logiciel) sont indépendantes de son rôle de mandataire. Il doit rendre compte régulièrement au directeur général, qui valide ses priorités ;
un membre du directoire d’une SA peut occuper un poste de directeur RH salarié. Le conseil de surveillance fixe ses objectifs, contrôle la mise en œuvre de la politique sociale et peut le sanctionner en cas de manquements.
Comment rédiger un contrat de dirigeant conforme ?
Le document doit être rédigé avec précision, afin de prouver la réalité de la relation de travail. Il prend généralement la forme d’un CDI (Contrat à Durée Indéterminée), car le dirigeant s’engage sur le long terme dans l’activité.
Certaines mentions obligatoires doivent y apparaître :
identification des parties (dirigeant-salarié et entreprise) ;
date de début de la relation ;
lieu d’exécution du travail ;
fonctions précises exercées en dehors du mandat social ;
qualification et classification ;
salaire et modalités de versement ;
durée et organisation du temps de travail.
Par ailleurs, des clauses particulières sont à prévoir :
clause de confidentialité ;
clause de non-concurrence ;
clause de mobilité (selon le projet).
💡 Bon à savoir : la rédaction doit refléter la séparation entre le mandat social et le contrat de travail. En cas de contrôle, seule une rédaction claire permet de prouver la légitimité du cumul.
Quelle est la procédure pour établir un contrat de dirigeant ?
Pour établir un document conforme, suivez le guide :
vérifier la possibilité du cumul selon la forme juridique de l’entreprise et le statut du dirigeant ;
rédiger un contrat clair définissant les missions, le salaire et l’encadrement hiérarchique ;
le faire valider en assemblée générale, si les statuts l’exigent ;
déclarer le salaire dans la gestion de la paie, avec un bulletin conforme ;
conserver les documents juridiques pour éviter tout litige ultérieur.
💡 Le conseil PayFit : faire appel à un juriste ou à un avocat spécialisé en droit des affaires sécurise la procédure et élimine les risques juridiques.
Modèle de fiche de paie pour dirigeant de SASU
Quels sont les droits au chômage pour un dirigeant-salarié ?
Un dirigeant qui dispose d’un contrat de travail valide et qui remplit les conditions légales ci-dessous peut bénéficier de l’assurance-chômage. Cela suppose :
un document officiel conforme aux exigences légales ;
une activité salariée réelle et contrôlable ;
des cotisations sociales versées par l’employeur au régime de l’assurance-chômage.
⚠️ Attention : si ces conditions ne sont pas réunies, le dirigeant n’a pas droit aux allocations chômage.
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Un président de SAS peut-il signer un contrat de dirigeant ?
Un président de SAS peut-il signer un contrat de dirigeant ?
Oui, un président de SAS peut signer un contrat de dirigeant, à condition :
d’occuper un poste différent de son mandat de président ;
d’être placé sous une contrainte organisationnelle, précisée et justifiée lors de la rédaction du contrat de travail.
Sinon, le contrat pourrait être annulé par la Cour de cassation.
Un contrat de dirigeant ouvre-t-il toujours droit au chômage ?
Un contrat de dirigeant ouvre-t-il toujours droit au chômage ?
Détenir un contrat de travail en tant que dirigeant ne garantit pas automatiquement le droit au chômage, contrairement à un salarié classique. Pour être éligible, le dirigeant doit :
exercer une activité salariée effective avec un contrat de travail distinct de son mandat social ;
exercer des missions réelles et contrôlables ;
percevoir une rémunération distincte de celle versée au titre du mandat social ;
cotiser au régime d’assurance-chômage via son employeur (la structure en question).
En pratique, France Travail (ex-Pôle emploi) étudie chaque situation individuellement. La Cour de cassation a rappelé que l’absence d’autorité de l’employeur ou de fonctions distinctes peut entraîner le refus des allocations.
Quelle est la différence entre un contrat de dirigeant et un contrat de travail de cadre ?
Quelle est la différence entre un contrat de dirigeant et un contrat de travail de cadre ?
Le contrat de dirigeant suppose un cumul avec un mandat social. À l'inverse, le contrat de cadre n’a pas cette dimension juridique et ne requiert pas de validation par les associés ou le conseil d’administration.
Comment prouver le rapport de subordination dans un contrat de dirigeant ?
Comment prouver le rapport de subordination dans un contrat de dirigeant ?
Le rapport de subordination doit être démontré par des faits : directives de l’employeur, contrôle des missions par un responsable hiérarchique dans l’organigramme de l'entreprise. Ce critère est essentiel en cas de litige.
Le contrat de dirigeant est-il obligatoire dans toutes les sociétés ?
Le contrat de dirigeant est-il obligatoire dans toutes les sociétés ?
Non, le contrat de dirigeant n’est nécessaire que lorsqu’un entrepreneur souhaite cumuler son mandat social avec un contrat de travail. Dans les autres cas, la rémunération du mandat seule suffit, avec l’établissement d'une fiche de paie pour le mandataire.
Quels sont les impacts financiers d’un contrat de dirigeant ?
Quels sont les impacts financiers d’un contrat de dirigeant ?
Le contrat de dirigeant entraîne des charges sociales supplémentaires, augmentant ainsi la masse salariale, mais peut ouvrir des droits à l’assurance-chômage et à une meilleure protection sociale. C’est un choix stratégique pour l’entreprise, son projet, sa trésorerie et la personne concernée.
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