Comment fonctionne le complément de salaire pendant un arrêt maladie ?

Moidziwa Mohamed Ali
, Juriste Rédacteur en Droit Social @PayFit
Mise à jour le
5 mins
Boîte à outils pour gérer les arrêts maladie
Télécharger gratuitement

À retenir

  • Un salarié en arrêt maladie a droit à des indemnités de la Sécurité sociale.
  • S’il a au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise, il perçoit également un complément de salaire.
  • Le montant et la durée dépendent de l’ancienneté du salarié.

Tout salarié en arrêt maladie, c’est-à-dire qui fait l’objet d’un arrêt de travail d’un ou plusieurs jours en raison de son état de santé constaté par un médecin, bénéficie d’une indemnisation par la Sécurité sociale. 

En parallèle des indemnités journalières de Sécurité sociale, le salarié en absence dispose de la possibilité de bénéficier d’un complément de salaire sous certaines conditions. 

Qui peut recevoir un complément de salaire pendant un arrêt maladie ? Qui le paie ? Comment le calculer ? Quand est-il versé ? PayFit vous explique.

Qu’est-ce que le complément de salaire en arrêt maladie ?

Lorsqu’un salarié dispose de plus d’un an d’ancienneté dans l’entreprise au premier jour de son arrêt de travail, l’employeur est tenu de lui verser un complément de salaire

Ce dispositif d’indemnités complémentaires, à la charge de l’employeur, s’ajoute aux indemnités journalières versées par votre caisse de Sécurité sociale et vise à maintenir le pouvoir d’achat

Qui peut obtenir un complément de salaire pendant un arrêt maladie ?

Pour qu’un salarié puisse obtenir un complément de salaire en cas d’arrêt maladie, ce dernier doit respecter certaines conditions :

  • avoir plus d’un an d’ancienneté dans l’entreprise au premier jour de l’arrêt de travail ; 

  • avoir transmis à l’employeur son certificat médical sous 48h ;

  • percevoir des Indemnités Journalières versées par la Sécurité Sociale (IJSS) ; 

  • recevoir des soins en France ou dans l’un des États membres de l’Espace Économique Européen (EEE) ; 

  • ne pas être un travailleur à domicile, saisonnier, intermittent ou temporaire

💡Bon à savoir : la convention collective applicable à l’entreprise peut prévoir des conditions plus avantageuses pour bénéficier du complément de salaire pendant un arrêt, et l’employeur est tenu de s’y référer. 

Comment calculer le complément de salaire pendant un arrêt maladie ?

Le complément de salaire pour arrêt maladie correspond à un pourcentage de la rémunération, qui varie en fonction de l’ancienneté. Il s’agit de 90 % du salaire brut pendant les 30 premiers jours de l’arrêt, puis 66,66 % pendant les 30 jours suivants.

Pour déterminer la somme exacte, il faut déduire :

  • les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale (CPAM ou MSA) ;

  • le cas échéant, les prestations prévues par le contrat de prévoyance complémentaire de l'entreprise.

La durée est augmentée de 10 jours par période de 5 ans d’ancienneté, sans toutefois qu’elle ne puisse dépasser 90 jours pour chaque période d’indemnisation prise sur 12 mois. 

💡Bon à savoir  : des dispositions conventionnelles peuvent prévoir des modalités de versement ou de calcul du complément de salaire plus avantageuses pour le salarié.

Montant du complément de salaire pendant un arrêt maladie en fonction de l'ancienneté

Ancienneté dans l’entreprise (au 1er jour de l’arrêt de travail) Montant du complément de salaire (en fonction de salaire brut) Durée maximum
1 à 5 ans 30 jours à 90 %, puis 30 jours à 66,66 % 60 jours
6 à 10 ans 40 jours à 90 %, puis 40 jours à 66,66 % 80 jours
11 à 15 ans 50 jours à 90 %, puis 50 jours à 66,66 % 100 jours
16 à 20 ans 60 jours à 90 %, puis 60 jours à 66,66 % 120 jours
21 à 25 ans 30 jours à 70 %, puis 70 jours à 66,66 % 140 jours
25 à 30 ans 80 jours à 90 %, puis 80 jours à 66,66 % 160 jours
31 ans et plus 90 jours à 90 %, puis 90 jours à 66,66 % 180 jours

Boîte à outils pour gérer les arrêts maladie

Comment est versé le complément de salaire pendant un arrêt maladie ?

Délai de carence 

Le complément de salaire par l’employeur est versé après l’expiration d’un délai de carence de 7 jours appliqué à chaque arrêt.

Ainsi, il est versé à compter du 8ème jour de l’arrêt, sauf dispositions conventionnelles plus favorables.

💡 Bon à savoir : en cas d'accident du travail ou de maladie professionnelle, le complément de salaire débute dès le premier jour d'absence, sans application du délai de carence.

Modalités de versement

Deux modalités sont possibles :

  • le versement direct : l'employeur verse uniquement le complément de salaire, tandis que la Sécurité sociale verse les indemnités journalières directement au salarié ;

  • la subrogation : l'employeur verse l'intégralité du maintien de salaire au salarié (IJSS + indemnités complémentaires) et perçoit en contrepartie les indemnités journalières de la Sécurité sociale.

L'employeur a ainsi le droit de recourir au mécanisme de subrogation en cas de maintien de salaire. C'est un avantage pour le salarié qui perçoit ainsi ses IJSS et son complément de salaire en une seule fois.

Le recours à la subrogation par l'employeur n'est toutefois pas obligatoire.


💡Bon à savoir  : en contrepartie, l’employeur est en droit de procéder à un contrôle de l’état de santé du salarié par l’organisation d’une contre-visite médicale, effectuée par un médecin de son choix. Ce dernier établit un rapport transmis à la CPAM à l’issue de la visite ou en cas de refus du salarié de se soumettre à la visite médicale.

Boîte à outils pour gérer les arrêts maladie

Les salariés en arrêt de travail perçoivent des indemnités de la Sécurité sociale. Le calcul des indemnités correspond à 50 % de leur salaire journalier.

La durée maximale de l’arrêt maladie est fixée par le médecin. Cependant, les salariés n’ont droit qu’à 360 indemnités journalières pour une période de 3 ans.

Si l’employeur soupçonne que l’arrêt de travail d’un salarié n’est pas légitime, il peut effectuer le contrôle du salarié. S’il est reconnu que ce dernier ne respecte pas ses obligations, il peut cesser de percevoir ses indemnités.

Dans la mesure où l’employeur continue à verser une rémunération au salarié, un bulletin de paie est nécessaire. Les rubriques sur le bulletin mentionnent la nature des indemnités.

Un accident de travail ouvre droit à une indemnisation. Le calcul de celle-ci dépend du niveau d’incapacité de travail du salarié.