Quelles sont les augmentations de salaire en 2025 ?

En France, la question des salaires reste au cœur des préoccupations des entreprises et des salariés, influencée par divers facteurs économiques, notamment l'inflation, les conventions collectives ou encore les politiques des entreprises.
En 2025, les études révèlent une tendance salariale à la hausse. Selon l'enquête Salary Budget Planning de WTW, une hausse médiane des salaires de 3,5 % est prévue en 2025, légèrement inférieure à celle de 2024 (3,8 %). Tous les métiers ne sont cependant pas concernés de la même manière : certaines fonctions techniques ou pénuriques bénéficient de hausses de salaire plus marquées.
Les politiques de rémunération deviennent un levier stratégique pour les entreprises qui souhaitent fidéliser leurs talents et répondre aux attentes des salariés. Quelles sont les augmentations de salaire en 2025 ? Quels secteurs sont-ils concernés ? PayFit vous explique.
Quel est le montant du SMIC en 2025 ?
Conformément à l’augmentation de salaire annuelle, le SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance) a été revalorisé de 2 % au 1er novembre 2024. Cette évolution concerne tous les employeurs et salariés de droit privé.
Depuis fin 2024, le montant du SMIC horaire brut est de 11,88 €, soit 1 801,80 € brut mensuel pour un temps plein de 35 heures par semaine en métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon. À Mayotte, le SMIC brut horaire est de 8,98 €, ce qui équivaut à 1 361,97 € brut mensuel.
💡 Bon à savoir : selon le principe général d’indexation automatique, le salaire minimum est revalorisé annuellement de manière systématique en fonction de l'inflation et de la croissance économique. Une revalorisation exceptionnelle peut aussi intervenir, si les prix augmentent fortement en cours d’année, comme en novembre 2024.
👉 À noter : le minimum garanti s'établit à 4,22 € au 1er novembre 2024.
Qu'en est-il de la dynamique salariale dans le secteur privé en France en 2025 ?
Outre l’augmentation des salaires obligatoire en 2025, les estimations de hausse salariale pour cette année varient selon l’étude :
Mercer France, cabinet de conseil en matière de ressources humaines, de santé et de prévoyance, de retraite et d'investissements, anticipe une hausse moyenne de 2,6 % ;
Robert Half, leader en matière de recrutement spécialisé, prévoit une évolution positive moyenne de 2,7 %, avec des augmentations plus significatives dans certaines fonctions support spécialisées et RH (Ressources Humaines), atteignant jusqu'à 6 % ;
WTW, société de courtage d'assurance et de réassurance, estime une hausse médiane de 3,6 % contre 4,3 % en 2023.
👉 À noter : les augmentations de salaire réelles dépendent des politiques internes des entreprises, des négociations collectives et des performances économiques sectorielles.
Quels secteurs et métiers bénéficient des plus fortes hausses salariales en 2025 ?
Bien que les prévisions globales annoncent un ralentissement des augmentations de salaire en France, certaines fonctions et secteurs tirent nettement leur épingle du jeu. L'inflation modérée prévue pour 2025 (1,6 % selon la Banque de France) et les incertitudes économiques générales ne freinent pas toutes les dynamiques salariales.
Les 10 métiers les plus valorisés sur le marché en 2025
Le guide des salaires 2025 du cabinet Robert Half cite plusieurs postes administratifs, financiers et IT affichent des hausses de salaire significatives. Voici les 10 métiers qui devraient connaître les plus fortes progressions de rémunération cette année :
Office manager : + 20,5 % ;
Assistant commercial : + 15 % ;
Assistant services généraux : + 14,5 % ;
Testeur QA (Assurance Qualité) : + 14 % ;
Gestionnaire de paie : + 11,5 % ;
Trésorier : + 11 % ;
Responsable du contrôle de gestion : + 9,3 % ;
Chef de projet IT : + 9 % ;
Juriste RGPD (Règlement Général de Protection des Données) : + 8,8 %.
Ces hausses témoignent d’un besoin accru en compétences organisationnelles, réglementaires et numériques dans les entreprises françaises.
Les secteurs bénéficiant d’une dynamique salariale
L’industrie reste un pilier en matière de rémunération. Les profils qualifiés, seniors ou cadres, peuvent espérer des hausses allant de 3,5 % à 3,8 % en 2025. L’enjeu de la réindustrialisation en France accentue la pression sur les salaires.
La Tech, après plusieurs années d’envolée salariale, marque un léger repli avec une progression moyenne attendue de 3 % selon Robert Walters. Toutefois, certains métiers comme ceux du cloud, de la cybersécurité ou de la data continuent de bénéficier de hausses pouvant aller jusqu’à 15 % pour les professionnels changeant d’employeur.
Les services, stimulés par la reprise et leur poids économique, devraient enregistrer une hausse moyenne de 4 % d’après WTW. Une progression notable dans un secteur très hétérogène.
Les métiers juridiques et financiers, portés par les enjeux de conformité (RGPD, RSE, régulations internationales), bénéficient, eux aussi, d’une tendance favorable, avec des revalorisations estimées entre 3 % et 4 %.
Enfin, les ressources humaines devraient profiter d’une augmentation autour de 6 %, signe de leur rôle central dans l’adaptation des entreprises aux mutations économiques, sociales et environnementales.
⚠️ Attention : ces prévisions sont des moyennes sectorielles et peuvent varier selon les entreprises et les régions.
Quelles solutions pour ajuster les salaires en période d'inflation ?
Face à une inflation modérée, les entreprises doivent adapter leur politique salariale. Pour comprendre les mécanismes des augmentations de salaire dues à l'inflation et leurs implications, voici les différentes stratégies que l'employeur peut adopter pour maintenir le pouvoir d'achat de ses salariés :
revalorisation des salaires de base ;
attribution de primes exceptionnelles ;
mise en place d'avantages en nature ou sociaux supplémentaires ;
négociations collectives visant à ajuster les grilles salariales conventionnelles.
💡 Bon à savoir : les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) sont un levier important pour discuter des augmentations salariales et des conditions de travail.
Quelles sont les revalorisations salariales prévues par les conventions collectives en 2025 ?
En 2025, plusieurs conventions collectives ont connu des ajustements significatifs des salaires minimaux, reflétant les dynamiques économiques et les négociations sectorielles.
Hôtels, Cafés, Restaurants (HCR) : revalorisation au 1er décembre 2024
Un avenant signé le 19 juin 2024, et étendu par arrêté du 9 novembre 2024, a instauré une nouvelle grille salariale HCR applicable depuis le 1er décembre 2024. Le salaire horaire conventionnel d’entrée est fixé à 12 €, dépassant le salaire minimum en vigueur de 11,88 € depuis le 1er novembre 2024.
Des majorations spécifiques ont également été introduites pour le travail en soirée et en horaires décalés, ainsi qu'une révision des primes d'ancienneté et de compétence.
Syntec-Cinov : nouvelles grilles au 1er janvier 2025
Un accord signé le 26 juin 2024 entre la Fédération Syntec, la Fédération Cinov, la CFDT et la CFTC a revalorisé les salaires minimaux des bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseils. Cet accord, étendu par arrêté publié le 27 novembre 2024, est entré en vigueur le 1er janvier 2025 et inclut :
l’abandon des anciennes formules de calcul des salaires au profit de montants fixes de salaire bruts mensuels ;
un ajustement des salaires minimaux pour qu'aucun niveau de la grille salariale ne soit inférieur au SMIC en vigueur.
📌 Exemple : le niveau 1.1 (ETAM) est désormais fixé à 1 815 € brut mensuel.
Métallurgie : statu quo en 2025
Les négociations entamées en décembre 2024 pour revaloriser les minima conventionnels de la métallurgie n'ont pas abouti. La proposition de l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) d'une augmentation autour de 0,9 % a été jugée insuffisante par les syndicats, notamment face à une inflation estimée à 1,4 % en 2025.
En conséquence, le barème conventionnel négocié à l'été 2023 reste applicable jusqu'à nouvel ordre.
Que faut-il retenir des évolutions salariales en France pour 2025 ?
La tendance générale indique une modération des augmentations salariales en 2025 par rapport aux années précédentes. Les entreprises sont davantage prudentes dans leurs budgets des rémunérations, en raison d'une inflation maîtrisée et d'une conjoncture économique incertaine.
Malgré cette modération, certains secteurs continuent d'offrir des augmentations compétitives pour attirer et retenir les talents. PayFit conseille les salariés de :
vérifier les minimas salariaux de la convention collective applicable à l’entreprise ;
préparer soigneusement ses arguments avant toute demande d’augmentation : lister ses réussites concrètes, étudier le marché de l’emploi, s’appuyer sur ses responsabilités, son ancienneté ou son rôle dans les résultats de l’entreprise ;
se former pour développer les compétences des métiers porteurs (cybersécurité, RGPD, etc.) ;
surveiller les évolutions du SMIC et des hausses automatiques liées à l’inflation ;
envisager la mobilité interne ou un changement d’entreprise pour progresser ;
se renseigner sur les dispositifs de partage de la valeur : Prime de Partage de la Valeur (PPV), intéressement, participation, abondement, etc.
Oui, mais de manière modérée : les estimations varient entre 2,5 % et 3,5 % selon les domaines d’activité et les entreprises. Il est important de bien préparer sa demande d’augmentation avec des arguments solides : résultats au cours de l’année, nouvelles responsabilités, augmentation de la charge de travail due à la croissance de la société, etc.
L'indexation des salaires dépend des négociations collectives et des politiques internes des entreprises. Le SMIC a été revalorisé de 2 % en novembre 2024, sans nouvelle évolution prévue en janvier 2025.
Les estimations varient selon les études : 2,6 % selon Mercer, 2,7 % selon Robert Half, et jusqu'à 3,6 % selon WTW. Certains métiers bénéficient en 2025 de hausses plus avantageuses : Office manager (20,5 %), Assistant commercial (15 %), Assistant services généraux (14,5 %), Responsable du contrôle de gestion (9,3 %), Juriste RGPD (8,8 %).