Quel statut choisir entre SASU et auto-entrepreneur ?

Vous hésitez entre la micro-entreprise et la SASU pour lancer votre activité ? Ces deux statuts offrent des avantages distincts, mais lequel est le plus adapté à votre projet ? Formalités, fiscalité, protection sociale… PayFit vous dévoile une comparaison claire et concise pour faire le bon choix !
Zoom sur la SASU et la micro-entreprise
La micro-entreprise
Contrairement aux sociétés, il ne s’agit pas d’un statut juridique, mais d’un régime applicable à l’entreprise individuelle. Le régime de la micro-entreprise permet de se lancer rapidement, avec des démarches allégées et une gestion simplifiée.
Le micro-entrepreneur, plus souvent appelé statut juridique de l’auto-entrepreneur, exerce en son nom propre, ce qui signifie que son entreprise n’a pas de personnalité juridique distincte.
L’un des éléments clés de ce régime est le plafonnement du chiffre d’affaires :
188 700 € pour les activités de vente et certaines prestations d’hébergement ;
77 700 € pour les prestations de services (BIC et BNC), et pour les professions libérales non réglementées ou affiliées à la Cipav.
Si ces seuils suffisent pour une activité complémentaire ou un projet de petite envergure, ils peuvent limiter la croissance d’une entreprise en pleine expansion.
La SASU
Créer une entreprise seul tout en bénéficiant d’une structure juridique souple et évolutive, c’est possible grâce à la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). C’est une société commerciale équivalente à la SAS, mais ne comportant qu'un associé unique. Ce statut permet de lancer et développer une activité avec une grande liberté d’organisation.
SASU et capital social minimum : avec un capital social fixé librement (à partir de 1 €) et des statuts personnalisables, l’entrepreneur garde le contrôle total sur sa société. Il peut choisir d’en assurer la direction ou de désigner un président, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale. Il n’y a aucune limite de chiffre d’affaires. De plus, la SASU peut facilement évoluer en société pluripersonnelle en accueillant de nouveaux associés.
SASU ou auto-entrepreneur : la comparaison
Les formalités de création
La micro-entreprise
Auto-entrepreneur ou SASU ? Opter pour la micro-entreprise permet de lancer son activité en toute simplicité. Les formalités sont rapides et gratuites. Elles sont dématérialisées et ne nécessitent ni apport de capital, ni rédaction de statuts, ni annonce légale.
Créer une micro-entreprise revient à déclarer son début d’activité en remplissant un formulaire en ligne via le guichet unique de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI). L’entrepreneur doit ensuite fournir une pièce d’identité valide et un justificatif de domicile.
Une fois le dossier validé, l’immatriculation est effectuée auprès des registres compétents.
La SASU
La création d’une SASU impose davantage de formalités. Tout commence par la rédaction des statuts, document définissant le fonctionnement de l’entreprise. Cette étape peut nécessiter l’intervention d’un professionnel.
Ensuite, plusieurs démarches doivent être effectuées :
le dépôt du capital social ;
la publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
l’envoi du dossier d’immatriculation via la plateforme du guichet unique, en ligne.
Les frais de création s’additionnent. Faire appel à un expert pour rédiger les statuts peut également présenter un coût supplémentaire.
Le régime fiscal
La micro-entreprise
SASU ou micro-entreprise ? Pour l’imposition, deux options s’offrent aux micro-entrepreneurs :
le prélèvement à la source, calculé sur une estimation révisable du chiffre d’affaires (CA). Pour déterminer le revenu imposable, l’administration applique un abattement forfaitaire sur le CA : 71 % pour l’achat-revente et la location meublée, 50 % pour les prestations commerciales et artisanales (BIC) et 34 % pour les activités libérales (BNC) ;
le versement libératoire, qui consiste à payer un pourcentage fixe du chiffre d’affaires en même temps que les cotisations sociales, mensuellement ou trimestriellement (1 % pour les activités commerciales et les prestations d’hébergement ; 1,7 % pour les prestations de services BIC et les locations meublées ; 2,2 % pour les prestations de services BNC.). Cette option est applicable si le revenu fiscal de référence du foyer fiscal de l'année N-2 est inférieur à un certain montant qui dépend de la situation de l’entrepreneur.
À la différence de la SASU, la micro-entreprise n’autorise pas la déduction des frais et des charges professionnels, ce qui réduit les possibilités d’optimisation fiscale.
La SASU
Imposition de la SASU : par défaut, une SASU est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Le taux varie selon le montant déclaré :
15 % applicable aux premiers 42 500 € de bénéfices ;
25 % au-delà.
Une option pour l’impôt sur le revenu (IR) est possible durant les cinq premières années d’activité, sous certaines conditions.
Les frais et charges professionnels engagés pour la SASU sont déductibles.
Le régime social
La micro-entreprise
L’auto-entrepreneur exerce en tant que travailleur non salarié (TNS). À ce titre, il est affilié à la sécurité sociale des indépendants. Sa protection sociale est plus faible que celle des salariés du régime général.
Le micro-entrepreneur paie des cotisations sociales proportionnelles à son chiffre d’affaires (CA). Il déclare son CA chaque mois ou trimestre à l’URSSAF qui applique ensuite un taux défini selon votre type d’activité :
12,3 % pour les activités d’achat-vente de marchandises (BIC)
21,2 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC)
24,6 % pour les autres prestations de services ;
23,2 % pour les activités libérales réglementées relevant de la Cipav ;
6 % pour la location de meublés de tourisme classés (BIC)
Si le chiffre d’affaires est nul, le micro-entrepreneur ne verse pas de cotisations sociales.
La SASU
Le président d’une SASU est assimilé salarié et est donc affilié au régime général de la sécurité sociale. Il bénéficie d’une couverture sociale proche de celle des salariés.
Le montant des cotisations correspond à environ 75 % de la rémunération brute du président.
La SASU ne paie pas de cotisations sociales si le président ne perçoit pas de rémunération.
Les obligations comptables
La micro-entreprise
Différence entre SASU et micro-entreprise : la comptabilité d’une micro-entreprise est simplifiée. L’auto-entrepreneur doit simplement tenir :
un livre des recettes, où figurent les encaissements ;
un registre des achats, obligatoire uniquement pour les activités de vente de marchandises ou d’hébergement.
Cela permet de gérer sa comptabilité en toute autonomie, sans obligation de faire appel à un expert-comptable.
La SASU
La comptabilité de la SASU impose une gestion plus rigoureuse :
un livre journal pour enregistrer les transactions financières et un grand livre répertoriant les écritures comptables ;
des comptes annuels, incluant bilan, compte de résultat et annexes, à déposer.
Compte tenu de ces exigences, le recours à un expert-comptable, bien que non obligatoire, est fortement recommandé pour assurer la conformité et faciliter la gestion comptable d’une SASU.
L’embauche de salariés
La micro-entreprise
Différence entreprise individuelle et auto-entrepreneur : la micro-entreprise permet d’embaucher un salarié, mais ce n’est pas toujours une solution viable. En effet, les charges sociales et salariales ne sont pas déductibles du chiffre d’affaires, ce qui alourdit considérablement le coût d’un recrutement.
De plus, les plafonds de chiffre d’affaires limitent la capacité de l’entrepreneur à verser un salaire tout en se rémunérant et en couvrant ses autres frais. Ainsi, si votre activité nécessite un salarié, la micro-entreprise risque de devenir rapidement inadaptée.
La SASU
La SASU offre une grande souplesse pour recruter. Il est possible d’embaucher des salariés sans être contraint par un plafond de chiffre d’affaires, et les charges liées à l’emploi sont déductibles du résultat imposable.
Cette structure permet également d’optimiser la rémunération du dirigeant, qui peut se verser un salaire tout en bénéficiant d’une protection sociale plus étendue qu’en micro-entreprise. Si vous prévoyez d’embaucher dès le lancement ou à court terme, la SASU est généralement un choix plus pertinent.
SAS ou micro-entreprise : voici un tableau comparatif SASU/auto-entrepreneur :
Critères | Micro-entreprise | SASU |
---|---|---|
Fonctionnement | Plafond de chiffre d’affaires. Embauche de salariés non viable. | Pas de plafond de chiffre d’affaires. Structure plus adaptée à l’embauche de salariés. |
Formalités de création | Formalités rapides, gratuites et 100 % en ligne. Pas d’apport de capital ni de statuts à rédiger. | Rédaction des statuts, dépôt du capital, publication d’une annonce légale, immatriculation. Frais de création plus élevés. |
Régime fiscal | Imposition sur le revenu avec abattement ou versement libératoire. Pas de déduction des charges. | Impôt sur les sociétés ou option pour l’impôt sur le revenu pendant 5 ans. Charges déductibles. |
Régime social | Travailleur non salarié (TNS), affilié à la sécurité sociale des indépendants. Protection plus faible. Cotisations proportionnelles au chiffre d’affaires. | Assimilé salarié, affilié au régime général. Meilleure protection. Cotisations d’environ 75 % de la rémunération brute. |
Obligations comptables | Simplifiées : tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats (selon activité). | Plus lourdes : tenue d’une comptabilité complète avec bilan, compte de résultat et annexes. Recours à un expert-comptable recommandé. |
Comment changer de statut juridique ?
Comment passer de micro-entreprise à SASU ?
Si l’activité se développe et dépasse les seuils de chiffre d’affaires, l’auto-entrepreneur peut opter pour la SASU afin de bénéficier d’un cadre juridique plus structuré, notamment pour l’embauche de salariés. Les étapes à suivre :
créer officiellement la SASU (statuts, immatriculation, etc.).
transférer le fonds de commerce, si nécessaire ;
déclarer la cessation d’activité de la micro-entreprise.
Comment passer de SASU à micro-entreprise ?
À l’inverse, si la SASU devient trop lourde à gérer, l’entrepreneur peut choisir le régime simplifié de la micro-entreprise. Pour cela, il faut dissoudre la SASU, puis créer une micro-entreprise.
Cette démarche permet de réduire les coûts et les obligations administratives.
Pour aller plus loin : vous pouvez consulter nos articles sur les dividendes de la SASU, la transformation d’une SAS en SASU, la différence entre un auto-entrepreneur et une micro-entreprise ou encore sur la TVA en micro-entreprise.