En quoi consistent les charges patronales ?

Les charges patronales constituent, avec les charges salariales, ce que l’on appelle les cotisations sociales, également nommées charges sociales, lesquelles sont dues par les salariés et les employeurs lors du versement des salaires.
Pour la part supportée par le salarié : on parle de cotisations ou de charges salariales. L’autre partie, quant à elle, est due par l’employeur : il s’agit des cotisations ou charges patronales.
Incontournables pour les chefs d’entreprise, les charges patronales, à l’instar de celles dont sont redevables les salariés, financent la protection sociale en France.
Qu’est-ce que les charges patronales ? Comment les calculer ? Quels sont les taux applicables ? PayFit répond à vos questions.
Qu’est-ce que les charges patronales ?
Les cotisations patronales sont des taxes sociales obligatoires que les entreprises versent aux organismes de protection sociale lors du paiement des salaires de leurs salariés.
Ces prélèvements, à la charge de l’employeur, ne sont pas déduits du salaire. Ils apparaissent sur le bulletin de paie, mais seules les charges salariales sont prélevées sur le salaire brut.
Toutes les entreprises, quel que soit leur secteur (commerce, industrie, artisanat...), doivent s’acquitter de ces cotisations sociales.
💡 Bon à savoir : le pourcentage des prélèvements patronaux est plus élevé que celui des cotisations à la charge des salariés.
Quelles sont les charges patronales ?
Mais quelles sont, en France, les charges patronales obligatoires ? En voici la liste :
les assurances maladie, maternité, invalidité, décès et vieillesse ;
les allocations familiales ;
les cotisations accidents du travail et maladie professionnelle ;
le versement au fonds national d’aide au logement (FNAL) ;
les versements mobilité et mobilité additionnelle ;
la contribution solidarité autonomie (CSA) ;
la contribution au dialogue social ;
la cotisation assurance garantie des salaires (AGS) ;
la cotisation de retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO) ;
la contribution d'équilibre général (CEG) ;
la contribution d'équilibre technique (CET) uniquement pour les salariés dont les revenus sont supérieurs au plafond de la sécurité sociale ;
la cotisation APEC (cadres) ;
la prévoyance des cadres ;
la CSG-CRDS ;
le forfait social ;
la taxe d'apprentissage ;
la contribution à la formation professionnelle ;
la contribution annuelle pour l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés (OETH).
la participation construction (PEEC) pour les entreprises d'au moins 50 salariés ;
la contribution CPF-CDD.
💡 Bon à savoir : Certaines de ces taxes sont à la fois à la charge du salarié et de l’employeur.
Comment calculer les charges patronales ?
Une fois les différentes charges patronales connues, il convient de s’intéresser à leur calcul.
Et pour en connaître le coût, deux chiffres sont nécessaires :
le montant sur lequel le taux de cotisations est appliqué, c’est ce que l’on appelle la base ou l’assiette ;
le taux applicable en fonction de chaque catégorie de charges sociales.
Assiette des cotisations sociales patronales
L’assiette correspond au montant sur lequel le taux de cotisations patronales va être appliqué. En France, cette base de calcul, définie par la loi, correspond à une partie ou à l’ensemble du salaire brut.
Chaque calcul de charges patronales a ses propres spécificités. Par exemple, la contribution au dialogue social est calculée sur la totalité du salaire brut.
La plupart du temps, l'assiette des taxes sociales dues par le chef d’entreprise comprend l’ensemble des sommes, avantages et accessoires du salaire octroyés en contrepartie ou à l’occasion d’un travail ou d’une activité.
Voici quelques exemples de sommes qui ont un caractère de rémunération et qui entrent dans la base de calcul des cotisations sociales dues par l’employeur :
salaire brut ;
primes et indemnités ;
revenus de remplacement ;
avantages en nature.
Taux applicables en 2025
Comme l’assiette, le taux des charges patronales varie selon le type de cotisation.
Voici un tableau résumant le taux de ces différents prélèvements sociaux applicables en France en 2025.
Charges patronales | Taux | Assiette |
---|---|---|
Assurance maladie, maternité, invalidité, décès | 7 % | Totalité de la rémunération |
Assurance vieillesse (1) | 2,02 % | Totalité de la rémunération |
Assurance vieillesse (2) | 8,55 % | Dans la limite du plafond |
Allocations familiales | 3,45 % | Totalité de la rémunération |
Accidents du travail | Taux notifié par la Carsat | - |
FNAL (entreprises de moins de 50 salariés) | 0,10 % | Dans la limite du plafond |
FNAL (entreprise de 50 salariés et plus) | 0,50 % | Totalité de la rémunération |
Versement mobilité | Taux variant en fonction du secteur géographique | - |
Contribution solidarité autonomie (CSA) | 0,30 % | Totalité de la rémunération |
Contribution au dialogue social | 0,016 % | Totalité de la rémunération |
Cotisation AGS | 0,20 % | Tranches A et B (0 € à 14 664 €) |
Cotisation assurance chômage | 4,00 % | Tranches A et B (0 € à 14 664 €) |
Cotisation de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO (tranche 1) | 4,72 % | Tranche 1 des rémunérations (0 € à 3 666 €) |
Cotisation de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO (tranche 2) | 12,95 % | Tranche 2 des rémunérations (3 666 € à 29 328 €) |
Contribution d’équilibre général (tranche 1) | 1,29 % | Tranche 1 des rémunérations (jusqu’à 3 666 €) |
Contribution d’équilibre général (tranche 2) | 1,62 % | Tranche 2 des rémunérations (3 666 € à 29 328 €) |
Contribution d’équilibre technique (rémunérations supérieures au plafond de la sécurité sociale) | 0,21 % | Tranche 1 et 2 (0 € à 29 328 €) |
APEC (cadres) | 0,036 % | Tranches A et B (0 € à 14 664 €) |
Prévoyance des cadres | 1,50 % | Tranche 1 (0 € à 3 666 €) |
Forfait social | 20 % | Totalité de la rémunération |
Taxe d’apprentissage | 0,68 % | Totalité de la rémunération |
Contribution à la formation professionnelle | 0,55 % | Totalité de la rémunération |
Participation construction (PEEC) | 0,45 % | Totalité de la rémunération |
Contribution CPF-CDD | 1 % | Totalité de la rémunération |
👉 À noter : le taux de la cotisation d'accident du travail et de maladies professionnelles varie en fonction du nombre d'accidents déclarés.
💡 Bon à savoir : le plafond de la Sécurité sociale est un seuil de revenu fixé chaque année en France, servant de référence pour le calcul de certaines taxes sociales et prestations. Il détermine notamment la part du salaire soumise à cotisations.
Pour obtenir le montant des charges patronales, il faut multiplier l’assiette par le taux applicable.
En résumé :
Charges patronales = salaire ou plafond de salaire limité par la Sécurité sociale X taux de charges patronales.
Par exemple, pour un salaire de 2 000 € bruts, le prélèvement social au titre des allocations familiales est de 69 € (soit 2000 x 3,45 % = 69). Ici, la base de calcul est la globalité du salaire, soit 2 000 €, et le taux de la taxe à la charge du chef d’entreprise est de 3,45 %.
Enfin, pour obtenir la somme totale des prélèvements sociaux à la charge de l’employeur, le calcul se termine en une simple addition des montants de chaque prélèvement dont il est redevable.
Peut-on bénéficier de réductions des charges patronales ?
Mais la question principale que se pose tout chef d’entreprise est : peut-on réduire les cotisations patronales ? Si elles peuvent être lourdes à supporter financièrement pour les employeurs et les entreprises, des dispositifs permettent-ils de diminuer leur coût ?
L’État a effectivement mis en place des mécanismes de réduction des charges sociales à cet effet. C’est notamment le cas de la réduction générale des cotisations patronales, toujours disponible en 2025.
Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article dédié à la réduction Fillon (ancien nom de la réduction générale des cotisations patronales).
D’autres dispositifs permettent également d’alléger le coût de ces prélèvements, tels que l’exonération accordée aux jeunes entreprises innovantes (JEI) ou encore celle visant les entreprises situées dans certaines zones sensibles.
Les charges patronales sont-elles indiquées sur le bulletin de paie ?
L’élaboration du bulletin de paie répond à des règles de forme et de fond imposées par la loi. En conséquence, l’employeur est tenu de respecter les mentions obligatoires du bulletin de paie.
Parmi elles figurent notamment les cotisations sociales et donc, les charges patronales.
📄 Pour plus d'informations à ce sujet, consultez notre article "Comment lire une fiche de paie".