Comment déterminer le coût des titres-restaurant pour l'employeur ?

Anaëlle Babled
Mise à jour le 31 juillet 2025

Le titre-restaurant améliore le pouvoir d’achat de 5,5 millions de Français, soit environ 27 % des salariés. Un avantage social qui bénéficie aussi d'exonérations de charges sociales, ce qui en fait un recours de choix pour l’employeur et pour le collaborateur.

Si vous envisagez la mise en place des titres-restaurant dans votre entreprise, il est essentiel de bien comprendre leur coût et leur fonctionnement.

Vous souhaitez les déployer ? Pas de panique, suivez notre guide pour calculer simplement et rapidement le coût des titres-restaurant pour votre entreprise.

Quels sont les avantages des titres-restaurant pour le salarié et l’employeur ?

Un avantage qui augmente le pouvoir d’achat des salariés

Les titres-restaurant sont perçus comme une aide directe au quotidien : bien qu'apparaissant sur la fiche de paie, ils constituent un avantage social exonéré d'impôts et de cotisations sociales pour le salarié. Chaque euro versé est un euro réellement consommable.

De fait, les Français les adorent :

L'attribution des titres-restaurant pour les salariés représente un avantage social apprécié qui améliore concrètement leur pouvoir d'achat.

Pour l’employeur, c’est souvent plus attrayant qu’une augmentation classique : offrir 6 € nets de titres coûte… 6 €. Pour délivrer le même gain via le salaire, il faut ajouter les charges patronales et salariales, soit un budget sensiblement plus élevé.

Une exonération fiscale attractive pour l’employeur

Le dispositif est aussi gagnant côté entreprise grâce à un cadre social précis : contrairement à d'autres éléments variables de paie, l’employeur est exonéré de cotisations sur sa part jusqu’à 7,26 € par titre et par jour en 2025, à condition de financer entre 50 % et 60 % de la valeur faciale.

💡 7,26 € par titre et par jour, c’est 1 742 € nets de charges sociales par salarié et par an.

Comment calculer le coût réel des titres-restaurant ?

La part employeur : ce que vous payez sur chaque titre

La loi impose à l’entreprise de financer entre 50 % et 60 % de la valeur faciale de chaque titre-restaurant. Concrètement :

  • pour un ticket de 10 €, vous financez 5 € à 6 € ;

  • le titre moyen en France se situe aujourd’hui entre 8 € et 9 € ;

  • votre contribution par titre est exonérée de cotisations sociales jusqu’à 7,26 € en 2025, à condition de rester dans la borne des 50 % à 60 %.

💡 Votre budget annuel = la part employeur x le nombre de salariés concernés et par le nombre de jours réellement travaillés (en moyenne 220 jours / an en France).

Le calcul des tickets-restaurant sur la fiche de paie suit une logique précise. Prenons deux exemples concrets pour mieux comprendre :

Montant des titresPrise en charge employeurPart employeur par salariéPart employeur totale par jourNombre de salariésTotal annuel
Entreprise 15 € / jour50 %2,50 €125 €5027 500 €
Entreprise 210 € / jour60 %6 €600 €100132 000 €

Le calcul détaillé pour l’entreprise 1 :

  • Titres à 5 € / jour

  • Part employeur : 2,50 € (50 %)

  • Dépense journalière : 125 €

  • Coût annuel estimatif : 125 € x 220 = 27 500 €

Le calcul détaillé pour l’entreprise 2 :

  • Titres à 10 € / jour

  • Part employeur : 6 € (60 %)

  • Dépense journalière : 600 €.

  • Coût annuel estimatif : 600 € x 220 = 132 000 €

💡 Pour gagner du temps — et prendre aussi en compte les frais cachés – rendez-vous sur le simulateur en ligne d’Openeat, le nouvel acteur Français des titres restaurant acceptés partout : calculez le coût de vos titres restaurant.

Les frais liés aux titres-restaurant : une transparence nécessaire

Le marché des titres-restaurant a fait l'objet de plusieurs analyses de l'Autorité de la concurrence, notamment dans son avis d'octobre 2023, qui souligne la nécessité d'une plus grande transparence sur les coûts associés.

Parmi les différents postes de dépenses à prendre en compte :

  • les frais de service : les commissions appliquées varient selon les prestataires et les volumes de transaction. Il est conseillé de comparer attentivement les offres ;

  • la gestion des titres non utilisés : une partie des titres peut rester non consommée (changement d'entreprise, oubli d'utilisation...). Une bonne information des salariés permet de limiter ce phénomène ;

  • les coûts de gestion interne : la digitalisation des titres-restaurant permet aujourd'hui de réduire significativement le temps consacré à leur gestion administrative ;

  • l'accompagnement utilisateur : si 86 % des utilisateurs jugent les titres dématérialisés pratiques (étude Viavoice 2024), il reste important de choisir une solution offrant un support utilisateur efficace pour gérer les questions techniques courantes (blocage de carte, refus de paiement, etc.).

💡 Une analyse détaillée de ces différents postes permet d'optimiser le coût global du dispositif tout en maximisant ses bénéfices pour les salariés.

Comment réduire le coût des titres-restaurant ?

Optez pour des solutions dématérialisées

Les solutions entièrement digitales coupent déjà certains frais fixes. Plus de cartes à produire, plus de carnets papier, plus de prélèvements sur la paie, et un taux d’acceptation qui couvre tous les commerces alimentaires. C’est le parti pris des titres restaurant Openeat, utilisables directement avec la carte bancaire personnelle du salarié et acceptée partout.

D’autres nouveaux acteurs, comme May, Pluxee ou encore Ekip, proposent des solutions entièrement digitalisées avec des avantages bien spécifiques en fonction de votre entreprise et des besoins de vos salariés.

L’important reste de faire jouer la concurrence. Calculez en amont les coûts fixes et frais cachés de vos titres restaurants, et demandez des devis qui prennent en compte chaque type de coût (coûts fixes, remplacements de cartes, temps de gestion, etc.).

👉 À noter : la dématérialisation totale des titres-restaurant deviendra obligatoire au 1er mars 2027. Il est donc stratégique d'anticiper cette transition dès maintenant.

Optimisez la valeur faciale et la part employeur

Le second levier consiste à ajuster finement le montant du titre et la participation patronale : tant que la contribution de l’employeur reste environ 7,26 € par titre (plafond 2025) et entre 50 % et 60 % de la valeur faciale, elle échappe aux cotisations sociales. La dépense liée aux titres-restaurant est alors déductible du résultat imposable.

En pratique : fixez la valeur faciale pour que 60 % correspondent à 7,26 € (soit un titre d’environ 12,10 €). Vous offrez ainsi un pouvoir d’achat élevé aux salariés sans dépasser le seuil d’exonération, le meilleur équilibre coût / bénéfice pour l’entreprise.

Ce qu’il faut retenir

Le titre-restaurant, bien que n'étant pas obligatoire, reste l’un des avantages sociaux les plus efficaces : il augmente le pouvoir d’achat des salariés tout en ménageant la masse salariale, à condition de respecter trois règles simples :

  1. Le co-financement est obligatoire : l’employeur prend en charge entre 50 % et 60 % de la valeur faciale ; le salarié paie le reste.

  2. Tous les salariés sont égaux = tout salarié disposant d’une pause déjeuner : le principe d’égalité impose de servir un avantage équivalent à chaque membre du personnel concerné par le repas de midi.

  3. Les titres sont éxonérés jusqu’à 7,26 € par jour : tant que la contribution patronale ne dépasse pas ce seuil, elle échappe aux cotisations, ce qui maximise l’impact net pour le salarié et limite le coût réel pour l’entreprise.

Envie de gagner du temps sur la paie ?

Oui, l'employeur peut modifier la valeur des titres-restaurant et sa participation en cours d'année, à condition de :

  • respecter les limites légales de participation (50-60% de la valeur du titre) ;

  • consulter le CSE pour avis préalable (s'il existe dans l'entreprise) ;

  • prévenir les salariés au moins un mois à l'avance par écrit ;

  • maintenir l'égalité de traitement entre tous les salariés concernés.

💡 Bon à savoir : si les titres-restaurant ont été mis en place par accord collectif, leur modification nécessite la négociation d'un avenant. En cas de mise en place par décision unilatérale de l'employeur, une simple information-consultation du CSE suffit.

En télétravail, les titres-restaurant sont un droit pour les salariés, dès lors que leur journée de travail inclut une pause repas. Ce principe a été confirmé par la jurisprudence pour garantir l'égalité de traitement entre télétravailleurs et salariés sur site. L'employeur ne peut pas refuser l'attribution des titres-restaurant au seul motif du télétravail, même si le salarié a la possibilité de déjeuner à son domicile.

Les titres-restaurant ne sont pas dus pendant les périodes d'absence, notamment en cas d'arrêt maladie. En effet, leur attribution est conditionnée à la présence effective du salarié pendant la pause repas. Cette règle s'applique à tous les types d'absences : maladie, congés payés, RTT ou jours fériés.

Pour les titres dématérialisés, le crédit journalier n'est simplement pas versé pour les jours d'absence.

💡 Bon à savoir : en cas d'arrêt maladie débutant en cours de journée, le titre-restaurant reste dû si le salarié était présent pendant la pause déjeuner.