Comment calculer les RTT ?

Maryam Toumirt
, Juriste Rédacteur en Droit Social @PayFit
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La Réduction du Temps de Travail (RTT) est un dispositif permettant d’attribuer au salarié des jours ou des demi-journées de repos lorsque sa durée de travail est supérieure à 35 heures par semaine. Les principaux concernés sont les salariés en forfait jour.

L’accord sur les RTT prévoit les modalités de calcul des jours de RTT, également appelés les JRTT.


Comment calculer les RTT et à combien de jours par mois le salarié a-t-il droit ? Quelles sont les règles d’acquisition des jours de RTT ? PayFit vous explique.

Qu’est-ce qu’un RTT ?

La réduction du temps de travail, ou RTT, attribue au salarié des jours ou des demi-journées de repos lorsque sa durée de travail est supérieure à 35 heures par semaine, dans la limite de 39 heures hebdomadaires.

⚠️  Attention : ce dispositif est prévu par une convention collective ou un accord collectif (de branche ou d’entreprise).

Depuis 2008, aucun nouvel accord de RTT ne peut être négocié et signé. Désormais, toute modulation du temps de travail des salariés doit être effectuée dans le cadre du dispositif d’aménagement du temps de travail. En revanche, tous les accords conclus avant le 22 août 2008 restent applicables dans l’entreprise.

Comment calculer le nombre de jours de RTT ?

En principe, le nombre de jours de RTT ou JRTT dont peut bénéficier le collaborateur est prévu par accord. Pensez donc à consulter l’accord RTT applicable à votre entreprise, vous y trouverez les modalités de calcul. 

Dans la pratique, il existe deux méthodes de calcul  :

  • la méthode d'acquisition de RTT au réel ;  

  • la méthode d’acquisition de RTT forfaitaire.

Méthode de calcul "au réel" des RTT

Avec cette méthode, les jours sont calculés au fur et à mesure que les heures de travail sont effectuées. 

Ainsi, l’employeur comptabilise hebdomadairement les heures effectuées par les salariés pour déterminer leur droit aux jours de RTT. 

En pratique, le salarié acquiert des JRTT pour les heures accomplies, au-delà d’une durée collective de référence (exemple : 35 heures), et dans la limite de la durée fixée (exemple : 39 heures).

Exemples

Calcul de RTT : 37h hebdomadaires 

  • un accord fixe une durée collective de travail à 35 heures par semaine ;

  • l’horaire hebdomadaire de travail du collaborateur est de 37 heures ;

  • le salarié acquiert pour cette semaine 2 heures de RTT

Calcul de RTT : 39h hebdomadaires

  • un accord fixe une durée collective de travail à 36 heures par semaine ;

  • l’horaire hebdomadaire de travail du collaborateur est de 39 heures ;

  • le salarié acquiert pour cette semaine 3 heures de RTT.

➡️ Le calcul peut également être effectué sur la base de la durée légale annuelle de travail, soit 1 607 heures.

Méthode de calcul forfaitaire des RTT

Avec la méthode forfaitaire, le nombre de jours dus est prédéfini par l’accord RTT. Chaque année, le salarié bénéficie en ce sens du même nombre de jours de RTT. 

Par exemple, un accord peut prévoir qu’un salarié bénéficie de 15 jours de RTT par an. 

Cette solution a comme avantage de simplifier la gestion du temps de travail des salariés. L’employeur n’a pas à comptabiliser hebdomadairement la durée réelle de travail des salariés pour déterminer les jours de RTT. 

➡️ Une convention ou un accord collectif peut prévoir des modalités spécifiques de calcul de RTT pour les forfaits en jours ou en heures.

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Quel est l’impact de l’absence du salarié sur le calcul des jours de RTT ?

L’incidence des absences des salariés sur le nombre de jours de RTT dus varie selon le calcul effectué. Dans le cas de l’attribution forfaitaire, le nombre de jours ou de demi-journées est prédéterminé en début d’année, et les absences n'ont pas d'incidence sur ce nombre de jours. 

💡 Bon à savoir  : si le collaborateur est absent un jour de RTT, il ne peut pas exiger un autre jour pour compenser. 

À l’inverse, avec la méthode d'acquisition de RTT "au réel", le droit aux jours est déterminé en fonction de la durée réelle de travail. Les absences ont ainsi pour conséquence de réduire proportionnellement le nombre de jours acquis.

Si au cours d’une semaine, le collaborateur travaille moins de 35 heures (en raison d’une absence), il n’acquiert pas de droit aux jours de RTT pour cette période.

Exemple

  • un salarié travaille 200 jours dans l'année et bénéficie de 19 jours de RTT ;  

  • par conséquent, on considère qu’une journée de RTT est due pour 10, 526 jours de travail (200/19) ;  

  • dans le cas où le collaborateur est absent pendant 4 jours dans l’année, il aura droit à 18, 6 jours de RTT ((200-4) / 10, 526 = 18, 6).


💡 Bon à savoir : les absences assimilées à du temps de travail effectif par les conventions collectives ou la loi n’impactent pas les droits aux jours de RTT des salariés.

Quel outil utiliser pour calculer les JRTT ?

Plusieurs outils existent pour aider les employeurs à calculer les jours de RTT des salariés, tels que les simulateurs de calcul de RTT en ligne. Il est également possible d’effectuer le calcul d’acquisition de RTT sous Excel. S’il s’agit d’une solution accessible à tous, gérer le temps de travail de plusieurs salariés dans un document Excel peut toutefois s'avérer compliqué en pratique.

Certaines entreprises, quant à elles, décident d’utiliser des outils informatiques dédiés pour gérer les JRTT, tels qu’un logiciel de paie ou un logiciel SIRH. Ces outils permettent de gérer le temps de travail des salariés et par conséquent les jours de RTT. 


Certains logiciels proposent même des fonctionnalités pour gérer simplement les demandes de congé et de RTT. Toutes les règles relatives aux jours de RTT (calcul, paiement, acquisition des RTT, etc.) sont automatisées dans l’outil.

Tous les salariés ont-ils droit aux RTT ?

Non, tous les salariés ne bénéficient pas automatiquement de RTT. Cela concerne uniquement le personnel dont le temps de travail hebdomadaire dépasse la durée légale de 35 heures, généralement jusqu’à 39 heures, et dans le cadre d’une convention ou d’un accord collectif. Les collaborateurs en forfait jours, comme les cadres, sont souvent concernés. À l’inverse, les salariés à temps partiel ou ceux dont l’horaire est strictement limité à 35 heures ne peuvent aucunement bénéficier de RTT. Il est donc essentiel de vérifier l’accord applicable dans l’entreprise pour en connaître les conditions précises.

Les RTT sont-ils obligatoirement payés s’ils ne sont pas pris ?

En principe, ils doivent être pris sous forme de repos. S’ils ne sont pas utilisés dans les délais fixés par l’accord ou si le collaborateur quitte l’entreprise avec des RTT non pris, une indemnisation peut cependant être prévue. La monétisation des RTT dépend des règles établies dans l’accord collectif ou la convention applicable. 

Certaines entreprises autorisent également, sous conditions, le report ou le placement des RTT non pris sur un Compte Épargne-Temps (CET). En l’absence de disposition spécifique, les RTT non pris peuvent être définitivement perdus.

Un salarié peut-il poser un RTT quand il le souhaite ?

Non, un collaborateur ne peut pas poser un jour de RTT librement, sans concertation. La prise des jours de RTT est encadrée par l’accord d’entreprise ou de branche, qui détermine les règles à suivre : délais de prévenance, périodes autorisées, conditions de validation, etc. D’une manière générale et en fonction des nécessités de service, l’employeur a son mot à dire sur les dates et le collaborateur doit donc demander l’accord de l’employeur. Certains accords permettent aussi à l’employeur d’imposer certains jours de RTT pour tous les salariés.