Comment comptabiliser les salaires et charges sociales ?

Bouchra Ettaleb
, Juriste Rédacteur en Droit social
Mise à jour le
7 mins
Guide de la gestion de la paie
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À retenir

  • L’enregistrement comptable des salaires et des charges sociales est obligatoire pour toute structure dès qu’elle embauche au moins un salarié.
  • Elles comprennent les parts à la charge du salarié (sur le bulletin de paie) et patronales (coût pour l’employeur).
  • Les écritures comptables doivent suivre la logique “du brut au net puis au versement”, et respecter la tenue du livre de paie ou le journal d’OD.

La comptabilisation des salaires et charges sociales consiste, pour une structure qui emploie un effectif salarié, à enregistrer, dans ses comptes, l’ensemble des opérations liées au versement des rémunérations, à la mutuelle, aux cotisations salariales et patronales et à l’impôt prélevé à la source. L’objectif ? Être en règle vis-à-vis de la loi, faciliter les contrôles et avoir une vision claire du coût de la masse salariale.

Or, cette comptabilisation implique des obligations légales pour l’employeur, telles que des écritures de paie spécifiques, afin de garantir les droits des travailleurs et la transparence de leur rémunération. Dans ce guide, PayFit vous explique clairement comment comptabiliser les salaires et les charges sociales.

Comment enregistrer les écritures comptables liées à la paie ?

La comptabilisation des salaires et charges sociales s'effectue à partir du livre de paie (journal d’OD) ou des fiches de paie. Afin de mieux comprendre ces opérations, nous vous présentons un exemple d’écritures en 5 étapes

Étape 1 : versement d’un acompte en cours de mois 

Le code du travail autorise tout travailleur à demander à son employeur une avance sur salaire équivalente à la moitié de sa rémunération mensuelle après 15 jours travaillés (une fois par mois).

Sur le plan comptable, cet acompte est débité du compte 425 et crédité sur le compte 512 - banque, à destination du collaborateur ayant fait la demande. 

📌 Exemple : ci-dessous, l’écriture comptable pour un acompte de 800 €.

Numéro de compte Libellé du compte Débit Crédit
425 Personnel - Avances et acomptes 800
512 Banque 800

Étape 2 : comptabilisation des charges du personnel en fin du mois

D’abord, il faut comptabiliser le salaire brut et les différents accessoires de rémunération tels que les primes, les indemnités et remboursements de frais. 

Numéro de compte Libellé du compte Débit Crédit
6411 Rémunérations du personnel - salaires et appointements 5 000
6413 Rémunérations du personnel - primes et gratifications 2 000
6414 Rémunérations du personnel - indemnités et avantages divers 400
625 Déplacements, missions, réceptions 100
421 Personnel - rémunérations dues 7 500

➡️ Ensuite, vient l’enregistrement des cotisations salariales. Pour ce faire, il faut en débiter le montant du salaire brut : 

[ 35 000 - (7000 + 5000 + 270 + 800 + 1000 + 1 500) = 19430 ] 

La somme finale correspond au salaire net à verser aux salariés.

Numéro de compte Libellé du compte Débit Crédit
431 Dettes Sécurité sociale 7 000
437 Autres organismes sociaux 5 000
427 Oppositions sur salaire 270
425 Personnel - avances et acomptes 800
791 Transfert de charges d’exploitation 1 000
4421 Prélèvement à la source 1 500
421 Personnel - rémunérations dues 15 570

💡 Bon à savoir : le compte 431 - dettes sécurité sociale - correspond à l’ensemble des charges salariales d’URSSAF de la fiche de paie (éventuelles réductions comprises), soit : 

  • assurance vieillesse ;

  • Contribution Sociale Généralisée (CSG) ;

  • Contribution au Redressement de la Dette Sociale (CRDS).

Le compte 437 - autres organismes sociaux - correspond principalement à l’AGIRC ARRCO et à la prévoyance complémentaire. 

Le compte 425 - personnel avances et acomptes - débité en cours de mois et crédité en fin de mois, est donc soldé. 

➡️ Une fois les cotisations salariales calculées, passez à la comptabilisation des charges sociales patronales. La somme créditée sur le compte 437 - dettes Sécurité sociale - correspond à l'addition des montants des cotisations sociales inscrites aux comptes 6452, 6453, 6458, et 6333 :

[ 2 000 + 1 500 + 3 000 + 1 200 = 7 700 ]

La somme correspondant au compte 6451 - cotisations URSSAF - est créditée sur le compte 431.

💡 Bon à savoir : les comptes 431 et 437 sont crédités de charges salariales et patronales.

Numéro de compte Libellé du compte Débit Crédit
6451 Cotisations à l’URSSAF 4 000
6452 Cotisations aux mutuelles 2 000
6453 Cotisations aux caisses de retraite 1 500
6458 Cotisations aux autres organismes sociaux 3 000
6333 Participation des employeurs à la formation professionnelle continue 1 200
6334 Participation des employeurs à l’effort de construction 500
431 Sécurité sociale 4 000
437 Autres organismes sociaux 7 700
44 Etat et autres collectivités publiques 2 000

💡 Bon à savoir : le compte 6451 - cotisations URSSAF - correspond à l’ensemble des charges patronales d’URSSAF de la fiche de paie, soit : 

  • assurance maladie, maternité, invalidité, décès ;

  • allocations familiales ;

  • accidents du travail ;

  • cotisation à l’Association pour la gestion du régime d’assurance chômage (AGS) ;

  • versement du transport, etc. 

Étape 3 : paiement des salaires

Le salaire net passe du débit de son compte au crédit du compte 512 - banque.

Numéro de compte Libellé du compte Débit Crédit
421 Personnel - rémunérations dues 19 430
512 Banque 19 430

Étape 4 : versement de l’opposition

Un salarié peut faire l'objet d'une opposition sur salaire. Un huissier informe alors l'employeur qu'il doit verser une partie de son salaire à un tiers (trésor public, pension alimentaire, etc.).

Dans ce cas, le compte 427 est crédité du montant des sommes faisant l’objet d’oppositions obtenues par des tiers à l’encontre des membres du personnel.

Numéro de compte Libellé du compte Débit Crédit
427 Personnel - oppositions 270
512 Banque 270

Le compte 427 est ainsi soldé.

Étape 5 : versement des charges salariales et patronales

Afin d’obtenir le montant total des cotisations à payer, il suffit d’additionner les dettes salariales et patronales dues à la caisse d’assurance maladie et celles dues aux autres organismes sociaux.

Au total, sont crédités dans le compte 512 - banque la somme de ces dettes (compte 431 et 437), le montant du prélèvement à la source et le montant de la dette envers l’État (impôts, taxes, etc.).

Numéro de compte Libellé du compte Débit Crédit
431 Sécurité sociale 11 000
437 Autres organismes sociaux 10 000 270
4421 Prélèvement à la source 1 500
44 Etat 2 000
512 Banque 24 500

⚠️ Attention : nous avons séparé les différents versements à la banque, car ils s’effectuent à des dates différentes. 

Pourquoi comptabiliser les salaires et charges sociales ? 

La comptabilisation des salaires et des charges sociales est une obligation incombant aux employeurs. 

Les sanctions du non-respect des obligations comptables sont généralement fiscales, mais elles existent aussi en droit commercial et en droit pénal. Elles concernent :

  • l'absence de comptabilité ;

  • les cas d’écritures inexactes ;

  • les enregistrements comptables fictifs (sans pièce justificative ou avec un document falsifié, par exemple).

De son côté, l'URSSAF peut aussi fixer forfaitairement le montant des cotisations, en cas de contrôle, si la comptabilisation des salaires ne permet pas d'en connaître le montant (documents et justificatifs absents ou insuffisants pour le contrôle).

Comment éviter les erreurs fréquentes en gestion comptable de la paie ?

Le meilleur moyen d’éviter les erreurs en comptabilisation des salaires et charges sociales est d’utiliser un logiciel de paie conforme à la DSN (Déclaration Sociale Nominative). En plus d’éliminer les risques d’erreurs de saisie ou de calcul, l’outil vous fait gagner en temps et en efficacité grâce à l’automatisation des écritures. En outre, il réalise de manière automatique toutes les déclarations obligatoires.

Vous ne disposez pas d’outil de paie automatisé ? Il est toujours possible de s’assurer de la conformité de votre comptabilité “à l’ancienne” :

  • vérifiez que l’écriture est équilibrée (total débit = total crédit) ;

  • veillez à ce que tous les éléments du bulletin (primes, avantages tangibles, mutuelle, etc.) soient bien pris en compte dans les assiettes ;

  • mettez à jour les taux en fonction des changements légaux ;

  • conservez les justificatifs et le suivi du livre de paie pour les audits éventuels ;

  • faites relire vos écritures à un expert-comptable de manière régulière.

Avec PayFit, logiciel RH spécialisé en paie, adapté aux TPE et PME, vous allez encore plus loin : l’outil gère la paie, les charges sociales, les écritures comptables et toutes les déclarations légales, sans aucune manipulation manuelle. Chaque mois, vos données sont synchronisées automatiquement, ce qui vous assure une paie juste, conforme et sans stress.

De plus, nous actualisons le système à chaque changement légal ou conventionnel, car PayFit peut être paramétré en fonction de la convention collective applicable à votre structure. Par exemple, nous l’avons fait le 1er mai 2025, lorsque :

  • Le taux de la contribution patronale à l’assurance-chômage est passé de 4,05 % à 4 % ;

  • le paramètre “T”, utilisé pour le calcul de la réduction générale des cotisations patronales, a été modifié (par exemple, pour les entreprises de moins de 50 salariés, le T est passé de 0,3194 à 0,3193) ;

  • les taux de cotisation “accidents du travail / maladies professionnelles” (AT/MP) applicables pour l’année 2025 sont entrés en vigueur à, sans effet rétroactif.


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Guide de la gestion de la paie

Toute entreprise doit procéder à l’enregistrement de toutes les opérations dès qu’un salarié perçoit une rémunération ou que des cotisations sont dues. Cela implique :

  • de tenir une comptabilité régulière ;

  • d’enregistrer les bulletins de paie et les écritures correspondantes ;

  • de conserver les justificatifs (bulletin, déclaration, note de frais) pendant la durée légale.

La notion “charges à payer” couvre :

  • les charges salariales : prélevées sur le salaire brut (CSG/CRDS, mutuelle, retraite complémentaire…) ;

  • les charges patronales : supportées par l’employeur en sus du salaire brut (allocations familiales, accidents du travail, assurance chômage, formation, etc.) ;

  • les contributions liées à l’entreprise (taxe d’apprentissage, versement transport) qui peuvent intervenir en gestion de paie ou à part.

La paie doit être enregistrée dès que la rémunération est due, idéalement à chaque versement pour refléter correctement les opérations de l’exercice. Ainsi, vous garantissez un suivi fiable de la santé financière de l’entreprise.

Un outil de paie permet d’automatiser les écritures, de transmettre la DSN et de générer les livres de paie. Toutefois, l’employeur reste responsable de vérifier les écritures et d’assurer le raccordement avec la comptabilité générale.

Oui, la comptabilisation des avantages en nature (logement, véhicule…) ainsi que les indemnités doivent être intégrés dans l’assiette des cotisations et figurer dans les écritures correspondantes. De même, les indemnités de congés payés non encore versées à fin d’exercice nécessitent une provision (compte 6412 pour les congés payés).