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Quelle est la définition de l’accident du travail ?
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À retenir :
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L’accident du travail correspond à un événement soudain et imprévu qui survient au cours du travail ou du trajet du salarié. Ce dernier se retrouve victime d’un dommage physique ou psychique.
La définition de l’accident du travail ne se trouve pas dans le Code du travail, mais dans le Code de la Sécurité sociale. Or, comme le droit lui offre un cadre peu précis, les juges se chargent de poser des critères pour différencier l’accident professionnel de l’incident privé.
Quels sont ces fameux critères ? Un incident en télétravail ou à l’étranger peut-il être défini comme un accident du travail ? PayFit vous explique.
Comment est défini l’accident du travail ?
Le Code de la Sécurité sociale définit l’accident du travail comme un événement qui frappe toute personne salariée dans le cadre de ses activités professionnelles. En effet, l’incident peut se produire à n’importe quel lieu, chez un ou plusieurs employeurs. Quelle que soit la situation, le salarié exécutait son travail au moment du fait (art. L411-1).
Cette définition permet de distinguer l’accident du travail de l'accident de trajet. Ce dernier intervient au cours du trajet du salarié entre son domicile et son lieu de travail. Son déplacement, aller ou retour, doit être direct, sauf si des contraintes justifiées imposent un détour : covoiturage, travaux sur la route… (art. L411-2).
💡 Bon à savoir : tout événement survenant au cours la navette entre l’entreprise et le lieu de restauration habituel du salarié est également inclus dans les accidents de trajet. Il peut s’agir de la cantine de l’entreprise ou d’un restaurant souvent fréquenté.
L’accident du travail se distingue de la maladie professionnelle par ses origines. En effet, l’accident est imprévisible tandis que la maladie résulte de l’exposition prolongée du salarié à un risque au cours de son activité professionnelle.
Boîte à outils pour gérer les accidents du travail
Quels sont les critères permettant de définir l’accident du travail ?
Les juges de la Cour de cassation se basent sur 3 critères pour reconnaître l’accident du travail. Ce dernier doit :
être un fait accidentel d’origine professionnelle ;
être un événement soudain et imprévu ;
avoir causé un dommage physique ou moral au salarié.
Fait accidentel d’origine professionnelle
Par définition, l’accident du travail suppose que l’événement se soit déroulé pendant le temps et sur le lieu de l’activité professionnelle :
le temps de travail correspond aux horaires de présence habituelle du salarié ;
le lieu de travail désigne les locaux de l’entreprise au sens large (lieu de restauration, dépendances, voies d’accès et de sortie, parking, etc.). Les juges incluent tout autre lieu dans lequel le salarié est amené à travailler (chantier, chez un particulier, etc.).
📌 Exemple : un salarié se brûle au troisième degré après s’être renversé sur un liquide brûlant dans l’atelier de l’entreprise. Son incident résulte d’une mauvaise manipulation.
💡 Bon à savoir : les juges admettent la reconnaissance de l’accident de travail pour des faits survenus en dehors des heures de travail du salarié. Néanmoins, les faits doivent être liés à l’activité professionnelle de façon directe ou indirecte.
📌 Exemple : un salarié se foule la cheville en dansant au cours d’une soirée d’entreprise, organisée par l’employeur pour célébrer les résultats de l’année.
Pour bénéficier de la reconnaissance des juges, le salarié doit prouver l’origine professionnelle de son accident. Cette action se révèle d’autant plus délicate si l’événement ne s’est pas déroulé sur le temps ou le lieu de travail.
Événement soudain et imprévu
La définition de l’accident du travail suppose ensuite que le fait accidentel soit soudain et imprévu. Autrement dit, il ne résulte pas d’un processus lent et progressif contrairement à la maladie professionnelle.
En datant l’événement avec précision, la caisse d’assurance maladie de l’assuré victime peut procéder à la prise en charge de son dossier. De la déclaration de l’employeur et des investigations de la Caisse dépend le versement des indemnités journalières.
Fait accidentel entraînant un dommage physique ou psychique
L’accident du travail doit être à l’origine de lésions corporelles ou psychiques pour le salarié, nécessitant ou non l’intervention des services de secours.
📌 Exemple d’accident du travail : un salarié est victime d’un malaise à la suite de la chute d’une charge lourde sur lui.
💡 Bon à savoir : la dépression ou le suicide d’un salarié peuvent être qualifiés d’accidents du travail lorsqu’un événement dans l’entreprise provoque un choc émotionnel suffisamment important pour l’ébranler.
📌 Exemple : dépression nerveuse ou suicide d’un salarié après l’annonce de son licenciement, vécue par ce dernier comme injustifié.
L’accident d’un salarié en télétravail est-il défini comme un accident du travail ?
Le Code du travail prévoit la reconnaissance d’accident du travail en télétravail pour le salarié victime de ces circonstances (art. L1222-9). Au même titre qu’un événement en entreprise, la nature professionnelle de l’accident est certifiée s’il remplit trois critères :
il survient au cours de l’exécution du travail du salarié ;
il intervient de manière soudaine et imprévue ;
il cause un dommage physique ou psychique au salarié en télétravail.
📌 Exemple : un salarié en télétravail chute dans les escaliers de son pavillon alors qu’il souhaitait se préparer un café pendant ses heures de travail.
💡 Bon à savoir : même si son collaborateur est en télétravail, l'employeur doit déclarer l'accident auprès de la CPAM, et respecter le délai de déclaration de l'accident de travail. S’il ne respecte pas la procédure, il s’expose à des sanctions.
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Quelles situations professionnelles sont les plus reconnues comme accidents du travail ?
Quelles situations professionnelles sont les plus reconnues comme accidents du travail ?
D’après le site gouvernemental Service Public, certaines situations reviennent fréquemment parmi les causes d’accident du travail :
la coupure ou la brûlure avec un outil professionnel ;
une douleur musculaire qui apparaît soudainement après avoir porté une charge ;
une fracture survenue après une chute ou un choc sur le lieu de travail ;
un malaise cardiaque durant l’exécution d’une tâche ;
un choc émotionnel causé par une agression dans l’entreprise.
Les identifier permet de mieux prévenir les risques en entreprise.
Quelle est la procédure pour déclarer l’accident du travail ?
Quelle est la procédure pour déclarer l’accident du travail ?
La déclaration de l’accident du travail doit respecter plusieurs étapes :
le salarié victime de l’accident a 24 heures pour en informer son employeur, sauf si un cas de force majeure l’en empêche ;
l’employeur déclare l’événement à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) du collaborateur en arrêt dans un délai de 48 heures. Soit il effectue sa démarche en ligne, soit il envoie à la CPAM le formulaire CERFA ;
La CPAM dispose d’un délai de 30 jours pour confirmer le caractère professionnel de l’accident. En cas de doute, elle peut mener des investigations sur une période maximale de 2 mois supplémentaires. Au bout de ces 90 jours, si aucune conclusion ne remet en cause le bien-fondé de la déclaration, la décision est favorable à la victime ;
La CPAM de l’assuré lui verse les Indemnités Journalières de la Sécurité Sociale (IJSS) pour son accident de travail. Celles-ci sont calculées à partir d’un salaire journalier de référence qui correspond au dernier salaire brut perçu par le salarié avant son accident.
L’employeur peut également se retrouver à verser une indemnisation complémentaire sous certaines conditions. Tous ces versements prennent effet à la date de l’accident.
Quel est le taux de la cotisation d’accident du travail en 2025 ?
Quel est le taux de la cotisation d’accident du travail en 2025 ?
En matière de cotisation, le taux pour l’accident du travail en 2023 était fixé à 2,24 % en moyenne sur tout le territoire national.
En 2025, ce taux est fixé à 2,12 %. Il englobe non seulement les accidents de travail, mais également les maladies professionnelles (taux AT/MP). Les modalités de calcul en fonction de la taille de l’entreprise restent identiques :
taux collectif pour les entreprises de moins de 20 salariés ;
taux mixte pour les entreprises entre 20 et 150 salariés ;
taux individuel pour les entreprises d’au moins 150 salariés.
⚠️ Attention : une tarification spécifique s’applique pour les entreprises se situant en Alsace-Moselle.
Comment le salarié victime d’un accident de travail peut-il percevoir une rente ?
Comment le salarié victime d’un accident de travail peut-il percevoir une rente ?
Lorsque l’arrêt arrive à son terme, le médecin du travail prescrit une visite de reprise après l’accident du travail. Cet examen médical, obligatoire si l’arrêt a dépassé les 30 jours, sert à évaluer la capacité du salarié à reprendre l’activité.
Au terme de sa consultation, il remplit un certificat médical pour décrire les lésions observées. Lorsque le salarié reprend le travail, il procède à son suivi jusqu’à la phase de consolidation.
💡 Bon à savoir : la consolidation correspond à la date où l’état de santé de la victime est considéré comme stable. Le médecin peut évaluer les séquelles de manière définitive.
Seul le médecin-conseil de la Sécurité sociale est habilité à évaluer les séquelles après leur consolidation. Il attribue une rente à l’assuré si son taux d'incapacité permanente est supérieur ou égal à 10 %. Cette rente est exonérée des prélèvements sociaux et son calcul se base sur deux paramètres :
le salaire annuel de référence ;
le taux d’incapacité permanente.
Que risque l’employeur si l’accident du travail relève de sa responsabilité ?
Que risque l’employeur si l’accident du travail relève de sa responsabilité ?
L’employeur peut être à l’origine de l’accident du travail s’il n’a pas respecté des règles fondamentales pour assurer la sécurité de son collaborateur. Par conséquent, son implication relève de la “faute inexcusable”.
Si les juges confirment la “faute inexcusable”, le salarié peut bénéficier d’une majoration de sa rente. De plus, l’employeur est obligé de lui verser une somme complémentaire en guise d’indemnisation pour l’accident du travail.
Que faire en cas de rechute après un accident du travail consolidé ?
Que faire en cas de rechute après un accident du travail consolidé ?
Si le salarié observe une rechute de son état de santé après la consolidation de l’accident, il doit la faire constater chez un médecin. Celui-ci établit un certificat médical de rechute qui donne le droit à une nouvelle prise en charge spécifique :
le salarié peut à nouveau bénéficier de soins en tiers payant ;
la CPAM lui verse de nouvelles indemnités journalières après la mise en arrêt de travail.
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