Quelles sont les dispositions essentielles de la convention collective de la coiffure ?

Une convention collective est un accord signé par les organisations syndicales représentatives des salariés et les organisations ou groupements d'employeurs, dont l’objectif est d’adapter le droit du travail à un secteur d’activité en tenant compte de ses particularités.
Toutes les entreprises, en fonction de leur activité, sont rattachées à une convention collective.
La convention collective nationale de la coiffure et des professions connexes du 10 juillet 2006 est le texte qui s’applique à tous les coiffeurs et salons de coiffure.
Vous avez en gestion un salon de coiffure, travaillez dans un salon de coiffure ou exercez une activité en lien avec la coiffure ? Il est fort possible que vous soyez concernés par la convention collective de la coiffure. Les experts PayFit vous expliquent les points essentiels à connaître sur la convention collective de la coiffure.
Qu’est-ce que la convention collective de la coiffure ?
La convention collective de la coiffure est un texte qui reprend de nombreux aspects du droit du travail (salaire, horaires de travail, modalités de rupture du contrat de travail, congés…) et les adapte aux activités de coiffure.
Concrètement, le droit du travail donne un cadre général de règles à respecter pour toutes les entreprises. La convention collective reprend ses règles et les décline selon les exigences du secteur.
Pour retrouver facilement la convention collective de la coiffure, il vous suffit de retenir son numéro d’IDCC : 2596. Ce code IDCC est l’identifiant spécifique à chacune des conventions collectives.
💡 Bon à savoir : la convention collective doit impérativement s’appliquer en priorité sur la loi dès lors qu’elle prévoit des dispositions plus favorables que la loi. Sinon, c’est le cadre légal général qui doit s’appliquer. En conséquence, l’employeur est tenu de connaître et de consulter sa convention collective pour être sûr qu’il applique le bon texte.
Qui est concerné par la convention collective de la coiffure ?
La convention collective de la coiffure encadre les relations de travail entre employeurs et salariés des entreprises ayant une activité de coiffure. Cette convention collective s’applique géographiquement à toute la métropole française et DROM-COM.
💡 Bon à savoir : une activité de coiffure correspond à tous les actes accomplis sur les cheveux (naturels ou non) humains. Ainsi, la convention ne vise pas uniquement des salons de coiffure, mais toute entreprise en lien avec l’activité de coiffure. En revanche, les établissements fabriquant ou vendant des perruques ne relèvent pas de la convention collective de la coiffure.
La convention collective de la coiffure doit obligatoirement être mentionnée sur le bulletin de paie, cette dernière faisant des mentions obligatoires du bulletin de paie.
Quelles sont les dispositions principales de la convention collective de la coiffure ?
Salaire
Les conventions collectives prévoient leurs propres minimums de salaires, qui sont généralement plus avantageux que le minimum légal (SMIC). Il est d’usage que ces dernières présentent le salaire minimum sous la forme d’une ou plusieurs grilles de salaires.
Lorsque le montant du salaire conventionnel est inférieur au SMIC, c'est le SMIC qui s'applique automatiquement au salarié.
💡 Bon à savoir : depuis le 1er novembre 2024, le montant du SMIC est de 1 801,80 € brut.
La convention collective de la coiffure prévoit plusieurs grilles de salaires en fonction du type de profession occupée par le salarié (coiffeurs, employés de l’esthétique-cosmétique, employés non techniques, agents de maîtrise et cadres administratifs, responsables d’établissements ou animateurs de réseau). La grille des salaires de la convention collective de la coiffure est applicable au 1er janvier 2025.
La principale grille de salaire, celle des emplois de la filière technique de la coiffure, correspond aux montants suivants.
Classification | Salaire minimum brut mensuel pour 151,67 heures mensuelles |
---|---|
Niveau 1 échelon 1 : coiffeur(se) débutant(e) | 1 794 € * |
Niveau 1 échelon 2 : coiffeur(se) | 1 794 € * |
Niveau 1 échelon 3 : coiffeur(se) confirmé(e) | 1 804 € * |
Niveau 2 échelon 1 : coiffeur(se) qualifié(ée) | 1 827 € * |
Niveau 2 échelon 1 : technicien | 1 843 € |
Niveau 2 échelon 2 : coiffeur(se) hautement qualifié(e), ou technicien(ne) qualifié(e) | 1 900 € |
Niveau 2 échelon 3 : coiffeur(se) très hautement qualifié(e) ou assistant manager, ou technicien(ne) hautement qualifié(e) | 2 009 € |
Niveau 3 échelon 1 : manager | 2 134 € |
Niveau 3 échelon 2 : manager confirmé | 2 564 € |
Niveau 3 échelon 2 : animateur(trice) de réseau | 3 052 € |
Niveau 3 échelon 3 : manager hautement qualifié | 3 197 € |
Niveau 3 échelon 3 : animateur(trice) de réseau confirmé(e) | 3 291 € |
* Du fait de la revalorisation du SMIC au 1er novembre 2024, ces salariés devront se voir appliquer un salaire égal au montant du SMIC, ce dernier étant supérieur au minimum conventionnel ainsi défini. Le SMIC mensuel brut depuis le 1er novembre 2024 est de 1 801,80 €.
Jours fériés et travail le dimanche
Dans la convention collective de la coiffure, certains jours fériés donnent lieu au maintien de la rémunération, sans que le salarié ne travaille. C’est le cas des :
1er mai ;
25 décembre ;
1er janvier.
Pour les jours fériés restants, l’employeur ne peut imposer à ses salariés que de travailler 4 jours fériés maximum (voire 5 jours si le salarié est volontaire et donne son accord écrit).
La convention collective de la coiffure prévoit que le travail le dimanche est possible sur la base du volontariat et à condition de prévenir les salariés au plus tard 15 jours à l'avance.
Si un salarié travaille le dimanche dans le domaine de la coiffure, il bénéficiera de :
une journée de repos compensateur dans les 2 semaines civiles suivantes ;
une prime exceptionnelle de travail le dimanche égale à 1/24 de son salaire mensuel.
Arrêt maladie
Dans la convention collective de la coiffure, lors d’un arrêt maladie, le salarié doit prévenir l’employeur dans les 48 heures suivant l'arrêt de travail :
par lettre recommandée avec avis de réception ;
ou par remise directe de l'arrêt de travail contre reçu.
Si le salarié est hospitalisé, le délai de 48 heures pourra être prolongé.
Par ailleurs, si l’absence du salarié est supérieure à 15 jours, il doit également être présenté au centre de la médecine du travail.
Aucune disposition spécifique n’est présente dans la convention collective des métiers de la coiffure sur le maintien du salaire en cas d’arrêt maladie. Dans ce cas, en l’absence de disposition dans la convention collective, ce sont les règles générales du droit du travail qui s’appliquent.
💡Bon à savoir : la loi impose à tous les employeurs de proposer un contrat de mutuelle à leurs salariés. Cette obligation légale s’applique bien évidemment aux métiers de la coiffure, dont les salariés bénéficient donc d’une mutuelle qui améliore le remboursement des dépenses de santé de la Sécurité sociale.
Temps de pause quotidien
La durée maximum de travail est fixée par la convention collective de la coiffure à 10 heures par jour.
En principe, sur une journée de travail, un salarié majeur bénéficie d’une pause de 20 minutes pour chaque 6 heures travaillées.
La convention collective de la coiffure, sur le temps de pause, ne prévoit rien de particulier.
En conséquence, il convient de se référer au principe prévu par la loi.
Fin du contrat de travail
Un contrat de travail peut prendre fin pour différentes raisons : arrivée de son terme (CDD), licenciement, retraite, démission, rupture conventionnelle.
La convention collective de la coiffure prévoit des dispositions spécifiques pour les différentes fins du contrat de travail, que celles-ci soient le fait du salarié (démission), de l’employeur (licenciement) ou de la nature du contrat de travail (CDD).
Par exemple, dans la convention collective de la coiffure, la démission implique pour le salarié de respecter un préavis. Sa durée diffère selon le type de salariés.
➡️ Emplois techniques, coiffeurs, emplois de l’esthétique-cosmétique et emplois non technique :
1 semaine de préavis pour les salariés de moins de 6 mois d’ancienneté ;
1 mois de préavis pour les salariés de plus de 6 mois d’ancienneté.
➡️ Cadres et agents de maîtrise : 3 mois de préavis quelle que soit l’ancienneté du salarié.
Absolument. Ces jours de congés exceptionnels sont accordés lors de la survenue d’événements familiaux majeurs (naissance d’un enfant, décès, mariage ou PACS du salarié ou d’un enfant). La CCN coiffure prévoit, par exemple, 3 jours de congé pour la naissance ou l’adoption d’un enfant ou 1 jour de congé pour le décès d’un grand-parent. Pour son mariage, un salarié de la coiffure bénéficie de 4 jours de congés exceptionnels. Bien sûr, ces congés sont accordés sous réserve de fournir à l’employeur un justificatif légal (certificat de mariage, de décès, déclaration de naissance, etc.).
Oui, un régime de prévoyance est prévu par la CCN coiffure. La cotisation est prise en charge à 50 % par l’entreprise, le reste étant à la charge du salarié. Diverses prestations sont garanties par le régime de prévoyance de la coiffure, parfois en complément du remboursement des dépenses de santé versées par la Sécurité sociale. Celui-ci prévoit le versement d’un capital au conjoint ou d’une rente éducation en cas de décès du salarié. Le régime de prévoyance comprend également la prise en charge d’une partie des frais d’obsèques ou le versement d’une indemnité “invalidité” ou d’une indemnité “incapacité professionnelle permanente”.
La durée de la période d’essai est liée au niveau de qualification de l’employé. La durée initiale est de deux mois pour les emplois techniques et les agents de maîtrise et de trois mois pour les cadres. Une période de renouvellement est possible, à condition que la possibilité apparaisse dans le contrat de travail. La convention collective des métiers de la coiffure prévoit également la possibilité pour l’entreprise d’imposer au futur salarié un essai professionnel permettant de vérifier ses compétences. Sa durée est limitée à une journée et donne lieu au versement d’une indemnité forfaitaire.