Quels sont les avantages et les inconvénients de la SAS ?

Anaïs Robin
, Juriste
Mise à jour le
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Vous envisagez de créer une entreprise et vous hésitez sur la forme juridique à adopter ? La société par actions simplifiée (SAS) séduit de plus en plus d’entrepreneurs par sa souplesse de fonctionnement et sa structure adaptée à des projets variés, de la start-up ambitieuse à la PME en croissance. Mais derrière cette flexibilité se cachent aussi certaines contraintes à ne pas négliger. Avant de faire votre choix, découvrez en détail les avantages et les inconvénients de la SAS pour mieux orienter votre projet.

Qu’est-ce qu’une SAS ?

La société par actions simplifiée (SAS) est devenue la forme juridique privilégiée pour de nombreux entrepreneurs grâce à sa flexibilité et à ses nombreux avantages. 

Cette structure permet aux associés, au minimum deux personnes physiques ou morales, de définir librement les règles de fonctionnement et la répartition du capital social.

Contrairement à la SARL, le capital est divisé en actions détenues par des actionnaires, et la société est dirigée par un président dont le rôle est comparable à celui du gérant dans une SARL

Quel est le montant minimum de capital social requis pour une SAS ? Il n’existe pas de montant minimum pour constituer une SAS : le capital social peut être fixé librement par les associés. Il est donc possible de créer une SAS avec un capital d’un euro seulement. Toutefois, en pratique, il est souvent conseillé de prévoir un capital plus élevé pour renforcer la crédibilité de l’entreprise auprès des partenaires, des banques et des investisseurs.

Si la SAS offre une grande souplesse, il est important de bien évaluer ses spécificités avant de se lancer.

Quels sont les avantages d’une SAS ?

Une grande flexibilité dans l’organisation

La SAS se caractérise par une liberté quasi totale dans son mode de fonctionnement. Elle laisse aux associés la responsabilité de définir précisément dans les statuts l’organisation interne de la société. Cette liberté permet d’adapter la gestion et les modalités de prise de décision aux besoins spécifiques de chaque projet, qu’il s’agisse d’une petite entreprise familiale ou d’un groupe plus complexe. 

Ainsi, la SAS est particulièrement appréciée pour sa capacité à évoluer rapidement sans contraintes administratives lourdes.

La protection du patrimoine personnel des associés

Un point majeur de la SAS réside dans la limitation de la responsabilité des associés au montant de leurs apports. Cela signifie que, en cas de difficultés financières, les biens personnels des associés sont protégés.

Cette sécurité juridique encourage l’investissement en limitant les risques personnels, un facteur déterminant pour les entrepreneurs souhaitant se lancer sans exposer leur patrimoine privé.

La facilité d’intégrer de nouveaux associés

La structure de la SAS est conçue pour permettre une grande souplesse dans l’évolution du capital social. Elle peut accueillir un nombre illimité d’associés, ce qui simplifie l’arrivée de nouveaux investisseurs ou partenaires. Les modalités d’entrée, de sortie et de cession des actions sont librement définies par les associés dans les statuts, ce qui offre une transparence et une sécurité juridique pour tous les acteurs impliqués. 

Cette capacité d’adaptation facilite le développement de la société et l’accès à de nouveaux financements.

Un statut social avantageux pour les dirigeants

Les dirigeants d’une SAS sont considérés comme des assimilés salariés. Ce statut leur permet de bénéficier d’une protection sociale complète, comparable à celle des salariés classiques. 

De plus, la rémunération des dirigeants peut être versée sous forme de salaire ou de dividendes, offrant ainsi une flexibilité intéressante pour optimiser la gestion financière et fiscale de la société.

Cette double option constitue un avantage notable pour les dirigeants qui souhaitent équilibrer leur protection sociale et leur optimisation fiscale.

Une fiscalité adaptable aux besoins de la société

Par défaut, la SAS est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui peut être avantageux selon la rentabilité de l’entreprise et sa stratégie de distribution des bénéfices. Toutefois, sous certaines conditions et pendant une période limitée à cinq exercices, la société peut opter pour le régime de l’impôt sur le revenu (IR), permettant aux associés d’être imposés directement sur leur part de bénéfices. 

Cette possibilité temporaire donne une flexibilité fiscale appréciable lors des premières années, souvent critiques pour la pérennité du projet entrepreneurial. 

👉 À noter : les dividendes distribués aux actionnaires sont soumis à une imposition spécifique, à prendre en compte dans la gestion globale de la SAS.

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Quels sont les inconvénients d’une SAS ?

Une rédaction des statuts qui demande vigilance

La grande liberté laissée aux associés dans la rédaction des statuts de la SAS est un avantage, mais aussi une source de complexité

Il est essentiel d’anticiper toutes les éventualités — croissance rapide, liquidation, départ ou arrivée d’associés — pour éviter les conflits futurs. 

Les modèles standards trouvés en ligne sont rarement suffisants : un accompagnement juridique spécialisé est recommandé. Par ailleurs, il faut réfléchir à ce qui doit être inclus dans les statuts et ce qui pourrait être réglé via un pacte d’associés, afin de protéger certains accords confidentiels.

Les formalités et les coûts de création

Les démarches pour immatriculer une SAS sont similaires à celles des autres formes de société en France. 

Le coût des formalités administratives s’élève généralement autour de 300 euros, sans compter les frais liés à la rédaction personnalisée des statuts par un professionnel du droit.

Des cotisations sociales élevées

Le président de la société par actions simplifiée (SAS) bénéficie d'un régime social protecteur en tant qu'assimilé salarié, ce qui implique des charges sociales relativement élevées par rapport aux dirigeants assimilés travailleurs non salariés. Afin de trouver le juste équilibre entre bénéficier d'une couverture sociale adéquate et maîtriser les coûts, il est fréquent de modérer le salaire du président. Cela permet de tirer parti du régime de Sécurité sociale tout en préservant la viabilité financière de la société.

L’impossibilité d’accéder en bourse

Contrairement à d’autres formes juridiques, la SAS ne peut pas être cotée en bourse. Elle ne peut pas proposer ses titres à la vente sur des marchés réglementés ni lancer d’offre publique de titres financiers — une obligation clairement mentionnée à l’article L.227‑2 du Code de commerce.

Pour accéder au marché boursier, la SAS doit alors envisager sa transformation en Société Anonyme (SA).

Quelles sont les différences entre SAS et SASU ?

La SASU, ou société par actions simplifiée unipersonnelle, est une forme d’entreprise permettant aux entrepreneurs de se lancer seuls tout en bénéficiant d’un cadre juridique souple et protecteur. 

Variante unipersonnelle de la SAS, elle permet à une seule personne, physique ou morale, de créer une entreprise avec une grande liberté dans l’organisation et la gestion. L’associé unique définit librement les statuts, ce qui lui offre une maîtrise complète du fonctionnement de son entreprise, tout en limitant sa responsabilité au montant de ses apports. 

Ce statut convient aussi bien aux créateurs d’entreprises individuelles qu’aux dirigeants souhaitant faire évoluer leur activité vers une structure plus professionnelle. Les entreprises sous forme de SASU peuvent facilement évoluer vers une SAS classique.

Toutefois, comme pour la SAS, les charges sociales du dirigeant sont plus élevées que dans d’autres formes d’entreprises, et la rédaction des statuts nécessite une attention particulière.

Comment créer et bien gérer une SAS ?

Pour créer une SAS, il faut d’abord rédiger les statuts en définissant les règles de fonctionnement et la répartition du capital. Ensuite, les apports doivent être réalisés. La société doit ensuite être immatriculée auprès du registre du commerce et des sociétés (RCS) via un dépôt en ligne du dossier complet incluant :

  • les statuts ;

  • une attestation de dépôt des fonds ;

  • une déclaration sur l’honneur du président ;

  • la publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales. 

Le coût global des formalités est généralement autour de 300 euros, hors frais d’accompagnement juridique.

Une fois la société créée, encore faut-il bien la piloter pour assurer sa pérennité. Il est essentiel de rédiger des statuts complets en anticipant les évolutions possibles de la société et les relations entre associés. 

Faire appel à un expert juridique ou un avocat spécialisé permet d’éviter des conflits futurs. Une gestion rigoureuse des comptes et une communication transparente entre associés est indispensable. Le dirigeant doit aussi veiller à optimiser la rémunération du président de la SAS entre salaire et dividendes pour équilibrer protection sociale et fiscalité. Enfin, prévoir des mécanismes souples pour l’entrée et la sortie des associés facilite la croissance et l’adaptation de la société.

Quels sont les principaux avantages d'une SAS ?

Le statut juridique de la SAS offre une grande souplesse dans son fonctionnement, grâce à la liberté laissée aux associés pour rédiger les statuts. Les associés bénéficient d’une responsabilité limitée à leurs apports, ce qui protège leur patrimoine personnel. La structure permet également d’accueillir un nombre illimité d’associés, facilitant ainsi l’entrée de nouveaux investisseurs. Les dirigeants, assimilés salariés, jouissent d’une protection sociale avantageuse, tandis que la fiscalité est flexible, avec une imposition par défaut à l’IS et la possibilité d’opter temporairement pour l’IR (l’impôt et la SAS).

Peut-on transformer une SAS en SASU ?

Oui, une SAS peut devenir une SASU si tous les associés cèdent leurs actions à un seul. Cette transformation ne nécessite pas de dissolution-reconstitution, mais une simple modification statutaire et une déclaration au greffe. L'opération inverse (SASU vers SAS) est également possible lors de l'entrée de nouveaux associés. Cette flexibilité permet d'adapter la structure juridique à l'évolution de l'actionnariat sans perdre l'historique de l'entreprise.

Comment optimiser la rémunération du président de SAS ?

Le président de SAS peut combiner salaire et dividendes pour optimiser sa rémunération. Le salaire génère des charges sociales élevées (environ 45 % du brut) mais ouvre des droits sociaux complets (retraite, chômage, maladie), tandis que les dividendes supportent 17,2 % de prélèvements sociaux sans droits associés. Une stratégie courante consiste à verser un salaire modéré (1 à 2 SMIC) pour maintenir une protection sociale, complété par des dividendes selon la rentabilité.

Quand choisir l'IR plutôt que l'IS en SAS ?

L'option pour l'impôt sur le revenu peut être intéressante pendant 5 ans maximum si les associés ont des revenus faibles (tranche à 11 % ou 30 %) ou si la SAS génère des pertes déductibles du revenu global. Cette option est particulièrement avantageuse pour les startups en phase de R&D générant des déficits, ou pour des activités saisonnières avec des résultats variables.

⚠️ Attention : l'option est irrévocable pour l'exercice en cours et s'applique à tous les associés.

La SAS convient-elle à tous les secteurs ?

La SAS s'adapte à la plupart des secteurs d'activité, sauf certaines professions réglementées (notaires, avocats, experts-comptables...) qui ont leurs propres formes juridiques. Elle est particulièrement adaptée aux activités innovantes, tech, e-commerce et aux projets nécessitant des levées de fonds grâce à sa capacité d'évolution du capital. Les secteurs traditionnels (commerce, artisanat) peuvent aussi en bénéficier s'ils envisagent une croissance rapide ou des partenariats stratégiques.