EURL ou SASU, que choisir ?

Anaïs Robin
Mise à jour le 10 août 2025

En 2025, le choix entre EURL et SASU pour créer votre entreprise en solo dépend principalement de trois critères : votre régime social souhaité (TNS ou assimilé-salarié), votre stratégie fiscale (IR ou IS) et vos perspectives de développement. L'EURL convient aux projets stables avec des charges sociales optimisées, tandis que la SASU est idéale pour les projets évolutifs nécessitant plus de flexibilité. PayFit vous aide à comparer, à comprendre et à faire le bon choix. 

EURL ou SASU : privilégier la liberté ou la sécurité juridique ?

La SASU et l’EURL sont deux statuts pensés pour entreprendre en solo, mais ils n’offrent pas le même cadre de fonctionnement.

L’EURL, dérivée du modèle classique de la SARL, suit des règles assez strictes prévues par le Code de commerce. Elle convient à celles et ceux qui préfèrent une structure simple, avec peu de choix à faire au moment de la création.

À l’inverse, la SASU, version unipersonnelle de la SAS, se démarque par une grande liberté statutaire. L’associé unique peut organiser le fonctionnement de sa société comme il le souhaite. C’est un véritable atout pour adapter l’entreprise à son projet… à condition de bien anticiper. Car cette souplesse demande une certaine rigueur dans la rédaction des statuts. 

EURL ou SASU : quels sont les points communs ?

Bien qu’elles relèvent de régimes juridiques différents, l’EURL et la SASU partagent plusieurs caractéristiques. Voici les principaux points communs à retenir.

Un capital social librement fixé

Créer une SASU ou une EURL ne requiert aucun montant minimal de capital : un euro symbolique suffit pour constituer la société. 

En pratique, il est recommandé de prévoir un capital plus conséquent, généralement entre 500 et 1 000 €. Cela permet de renforcer la crédibilité de l’entreprise, notamment vis-à-vis des banques et des partenaires financiers.

Une responsabilité limitée aux apports

Avec l’EURL comme la SASU, le patrimoine personnel de l’associé unique est protégé. En cas de difficultés, seules les sommes apportées au capital sont en jeu. 

👉 À noter : la responsabilité est limitée sauf en cas de faute de gestion ou de garanties personnelles données aux créanciers.

Des étapes de création identiques

Les formalités à accomplir pour créer l’une ou l’autre de ces structures sont les mêmes :

  • la rédaction des statuts : ils précisent la forme de la société, sa dénomination, son objet, son capital, la désignation du dirigeant et les règles de fonctionnement ;

  • le dépôt du capital : effectué auprès d’un notaire ou d’un établissement bancaire. Une attestation de dépôt des fonds est ensuite remise ;

  • la publication dans un journal d’annonces légales : cette formalité permet d’informer les tiers de la création de l’entreprise ;

  • l’immatriculation au RCS via le guichet unique : une fois le dossier complet déposé, le dirigeant va recevoir l’extrait Kbis de la société.

Ces démarches peuvent être réalisées seul, avec l’aide d’un professionnel (expert-comptable, avocat) ou encore via une plateforme en ligne.

Une fiscalité adaptable

Les bénéfices de l’EURL ou de la SASU peuvent être imposés à l’impôt sur les sociétés (IS) ou à l’impôt sur le revenu (IR) :

  • EURL : l’imposition par défaut est à l’IR, avec option possible pour l’IS ;

  • SASU : soumise de droit à l’IS, mais une option pour l’IR est possible, dans la limite de 5 exercices consécutifs.

Cette souplesse permet d’adapter la fiscalité aux besoins de développement ou à la situation personnelle du dirigeant.

EURL ou SASU : quelles sont les différences ?

Si ces deux statuts permettent de créer une entreprise seul, ils n’offrent pas les mêmes règles de fonctionnement, de gestion ou de fiscalité. Voici les principales différences à connaître pour faire le bon choix.

Le régime social du dirigeant

Le gérant d’une EURL relève du régime des indépendants. Il est considéré comme travailleur non salarié (TNS), ce qui implique des cotisations sociales s’élevant à environ 45 %, avec une couverture sociale limitée

Le président d’une SASU est quant à lui assimilé salarié. Il dépend du régime général, avec une protection sociale plus complète (notamment en cas d’arrêt de travail ou de retraite). Les cotisations du président de SASU sont plus lourdes (jusqu’à 82 % selon sa rémunération). 

La fiscalité par défaut 

Autre distinction importante : la fiscalité.

L’EURL est soumise par défaut à l’impôt sur le revenu (IR). Les bénéfices sont directement intégrés au revenu de l’associé unique. Une option pour l’impôt sur les sociétés (IS) est possible.

La SASU, quant à elle, est automatiquement soumise à l’IS. Il est possible d’opter temporairement pour l’IR (5 ans maximum), sous conditions.

Le dirigeant de la société

Au sein d’une EURL, le gérant doit obligatoirement être une personne physique. Il est impossible de nommer une société ou une entité morale à la tête de l’entreprise. 

En SASU, une personne physique ou morale peut exercer la fonction de président. Cette possibilité ouvre la voie à des montages plus souples et stratégiques, notamment dans le cadre de groupes de sociétés ou pour déléguer la gestion à une structure spécialisée.

Les titres de la société

Dans une SASU, le capital est composé d’actions, tandis que dans une EURL, il s’agit de parts sociales. Cette distinction impacte la transmission : les actions se cèdent plus facilement, avec des formalités allégées, alors que les parts sociales sont plus encadrées.

Côté fiscalité, les cessions d’actions sont soumises à un droit fixe de 0,1 %, contre 3 % pour les parts sociales, après un abattement global de 23 000 €.

💡 Bon à savoir : dans le cas d’une EURL, l’associé unique doit libérer au moins 20 % du capital social lors de la constitution. Pour une SASU, cette libération minimale est portée à 50 %. Le solde devra être libéré dans un délai de cinq ans à compter de l’immatriculation.

Comment choisir entre une EURL et une SASU ? 

Choisir entre SASU et EURL dépend avant tout de la nature du projet, des ambitions à moyen terme et de la situation personnelle de l’entrepreneur.

Ces deux structures permettent de créer une société seul, tout en profitant d’une personnalité morale distincte — un avantage important pour protéger son patrimoine personnel. 

Mais elles diffèrent sur plusieurs aspects essentiels, tels que le régime social du dirigeant, la fiscalité applicable ou encore la facilité à accueillir de futurs associés. Il est donc important d’évaluer ses priorités. 

En tenant compte notamment de la charge sociale supportable par l’entreprise et de l’éventuelle ouverture du capital à terme, le bon choix devient plus évident. 

Dans quel cas est-il préférable de choisir une SASU plutôt qu’une EURL ? La SASU est idéale pour les projets à fort potentiel de développement, notamment si vous envisagez d’accueillir de futurs associés ou investisseurs. En tant qu'entreprise, elle offre une grande liberté dans la rédaction des statuts, ce qui permet de les adapter à chaque situation. 

Le choix entre SASU et EURL dépend du projet d'entreprise, des ambitions de développement et des considérations juridiques et fiscales, qu'il s'agisse d'une société à responsabilité limitée ou d'une société par actions simplifiée. Si vous êtes à la tête d’une EURL, il est toujours possible de transformer votre EURL en SASU.

Envie de gagner du temps sur la paie ?

Le budget de création varie principalement selon le mode de constitution choisi :

En gestion autonome :

  • EURL : environ 250-300 € (annonce légale + frais d'immatriculation) ;

  • SASU : environ 300-350 € (annonce légale + frais d'immatriculation).

Avec accompagnement :

  • via une plateforme juridique en ligne : 400-600 € ;

  • via un expert-comptable : 800-1200 € ;

  • via un avocat : 1500-2000 €.

💡 Bon à savoir : des aides à la création d'entreprise peuvent réduire ces coûts, notamment l'ACRE qui offre une exonération partielle de charges sociales la première année.

L'IR est généralement plus avantageux quand :

  • votre bénéfice est inférieur à 40 000€/an ;

  • vous prévoyez des déficits les premières années ;

  • vous souhaitez réinvestir peu de bénéfices dans l'entreprise.

L'IS devient préférable si :

  • vos bénéfices dépassent 40 000 €/an ;

  • vous souhaitez constituer une trésorerie importante ;

  • vous prévoyez de réinvestir une grande partie des bénéfices.

⚠️ Attention : pour l'EURL, le choix de l'IS est irrévocable. Pour la SASU, l'option IR est possible pendant 5 exercices maximum, après quoi la société revient automatiquement à l'IS.

La transformation d’une EURL en SASU nécessite certaines démarches juridiques : changement de forme sociale, mise à jour des statuts, publication d’une annonce légale, et dépôt du dossier au greffe. 

Cette opération peut être intéressante pour adapter la structure de l’entreprise à de nouveaux besoins (entrée d’un associé, levée de fonds, etc.). De plus, le régime social de la SASU peut représenter un avantage par rapport à celui de l'EURL. En effet, dans une EURL, le gérant majoritaire relève du régime des travailleurs non-salariés (TNS), ce qui peut être moins coûteux en termes de charges sociales, mais entraîne parfois une protection sociale moins avantageuse. À l'inverse, la SASU permet au président de bénéficier du régime général de la Sécurité sociale, similaire à celui d’un salarié, avec une couverture sociale plus étendue, même si les charges sociales y sont généralement plus élevées.