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Quel régime fiscal choisir pour une EURL en 2026 ?

Juliette Boulay
, Rédactrice experte paie
Mise à jour le
11 mins
Suivi des dépenses de la 1ère année d'une entreprise
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À retenir :

  • Une EURL est imposée par défaut à l’impôt sur le revenu (IR), sauf lorsque le gérant est une personne morale.
  • Elle peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) pour séparer sa fiscalité personnelle de l’imposition de son entreprise.
  • Le choix du régime d’imposition influence le résultat, le salaire, les cotisations, la déclaration et la trésorerie.
  • Le régime réel simplifié ou réel normal détermine les obligations comptables.
  • En cas de cession de parts, la fiscalité diffère selon IR ou IS.

Vous êtes sur le point de créer une entreprise ? Vous vous demandez quel est le meilleur régime d’imposition d'une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ? Entre IR (Impôt sur le Revenus) et IS (Impôt sur les Sociétés), chaque option a ses avantages… et ses limites. Ce choix fiscal peut avoir un impact majeur sur vos revenus, votre trésorerie et même vos cotisations sociales. Dans ce guide, PayFit vous aide à prendre la bonne décision en parcourant les avantages et inconvénients des deux régimes d’imposition applicables à l’EURL.

Comment fonctionne l’imposition d’une EURL ?

L’EURL est une SARL (Société par Actions à Responsabilité Limitée) à associé unique. Son imposition dépend du régime choisi. Si ce statut juridique relève de l’IR par défaut, il est possible de passer à l’IS qui est parfois plus avantageux.

⚠️ Attention : si l’associé est une personne morale, l’application de l’IS est automatique.

L’EURL, comme la SASU et la micro-entreprise, est pensée pour entreprendre seul. Elle implique :

  • une responsabilité limitée aux apports ;

  • un capital social libre (dès 1 euros, même si cela est déconseillé pour gagner la confiance des partenaires) ;

  • le gérant associé est unique, soumis au statut TNS (Travailleur Non Salarié) ou assimilé salarié ;

  • un coût de création ;

  • des obligations comptables au réel : bilan, compte de résultat, liasse fiscale.

💡 Bon à savoir : le régime fiscal détermine aussi la taxation en cas de cession de parts (plus-value professionnelle à l’IR / plus-value de valeurs mobilières à l’IS).

Comment fonctionne une EURL imposée à l’impôt sur le revenu (IR) ?

Quand l’EURL est soumise à l’IR, le résultat de l’entreprise est directement ajouté au revenu imposable de l’associé unique. Autrement dit, l’entreprise ne paie pas d’impôt à part : c’est l’associé qui déclare le bénéfice dans sa déclaration de revenus 2042, comme s’il s’agissait d’un revenu personnel.

Barème de l’impôt sur le revenu applicable en 2026 (revenus 2025)

Le barème de l’IR sert au calcul de l’impôt des ménages. Progressif, il comporte plusieurs tranches de revenu, qui correspondent chacune à un taux d'imposition différent, qui varie de 0 % à 45 %.

Pour une part fiscale, le barème 2026 (revenus 2025) est le suivant : 

Revenu net imposable (par part) Taux marginal
Jusqu’à 11 497 € 0 %
De 11 498 € à 29 315 € 11 %
De 29 316 € à 83 823 € 30 %
De 83 824 € à 180 294 € 41 %
Au-delà de 180 294 € 45 %

La loi de finances 2026 a confirmé le gel du barème fiscal pour l'année 2026. Les tranches restent identiques à celles de 2025, sans revalorisation à l'inflation. Ce choix gouvernemental vise à limiter la baisse des recettes fiscales, mais il peut entraîner une légère augmentation de l'impôt pour les contribuables dont les revenus ont progressé en 2025, même modestement.

Ce barème s’applique par part fiscale. Le montant imposable d’un foyer est divisé par le nombre de parts (quotient familial), puis multiplié par ce nombre de parts après application des taux.

👉 À noter : à l’IR, les cotisations sociales portent sur tout le résultat, même si vous ne vous versez pas de salaire.

Avantages et limites du régime IR pour une EURL

Une EURL imposée à l’IR bénéficie :

  • d’une simplicité de déclaration : la société n’a pas à payer d’impôt spécifique ;

  • de la possibilité d’imputer les pertes de l’entreprise sur le revenu global du gérant, ce qui réduit l’imposition personnelle.

Cette option est intéressante, si le résultat est modeste ou si votre taux marginal d’imposition reste faible.

Limites et points d’attention

Si l’EURL réalise des bénéfices importants, l’impact fiscal peut être élevé, surtout si vous avez d’autres revenus. De plus, vos cotisations sociales (si vous êtes gérant majoritaire TNS) peuvent être importantes, car elles portent sur l’ensemble du bénéfice.

Enfin, ce régime fiscal n’offre pas de flexibilité pour moduler le revenu imposable : même si vous ne vous versez pas de salaire, le bénéfice reste imposable.

⚠️ Attention : le bénéfice de l’EURL à l’IR est imposé même sans versement de salaire, ce qui peut entraîner un impôt conséquent sans trésorerie disponible.

Le projet de loi de finances 2026 prévoit une revalorisation partielle des tranches pour tenir compte de l’inflation. Selon un amendement adopté en 2025, seule la première tranche serait revalorisée. Mais au moment de la rédaction de cet article, le barème officiel 2026 n’est pas définitivement publié.

Comment fonctionne une EURL imposée à l’Impôt sur les Sociétés (IS) ?

Quand l’EURL opte pour l’IS, ce n’est pas l’associé qui est imposé sur le bénéfice de l’entreprise, mais l’entreprise elle-même. L’impôt est calculé sur le résultat fiscal de l’EURL. Le dirigeant, quant à lui, est imposé uniquement sur ce qu’il perçoit : salaire ou dividendes.

⚠️ Attention : depuis 2019, il est possible de renoncer à l’option à l’IS pendant les 5 premiers exercices. Si aucune renonciation n’intervient, elle devient définitive.

Taux de l’IS en 2026 applicable aux EURL

En 2026, le taux réduit est de 15 % sur les 42 500 premiers euros de bénéfice sous conditions :

  • un chiffre d’affaires hors taxes ≤ 10 millions d’euros ;

  • le capital entièrement libéré ;

  • la détention du capital à au moins 75 % par des personnes physiques. 

Au-delà de 42 500 €, les bénéfices sont imposés au taux normal de 25 % sur l’ensemble des bénéfices.

💡 Bon à savoir : si l’entreprise ferme un exercice comptable de durée différente de 12 mois, le plafond de 42 500 € est proratisé.

Avantages et limites du régime IS pour une EURL

Les atouts de l’IS pour une EURL sont les suivants :

  • séparation claire entre fiscalité de la société et fiscalité personnelle : vos impôts personnels ne sont dus que sur le salaire ou les dividendes perçus, pas sur l’ensemble du bénéfice ;

  • possibilité de maîtriser le salaire versé et donc d’optimiser ses cotisations et impôts personnels ;

  • en cas de bénéfices importants, le taux global (IS + dividendes) peut s’avérer fiscalement plus avantageux qu’une imposition directe à l’IR ;

  • meilleure trésorerie disponible dans la société, si vous choisissez de laisser une partie des bénéfices dans l’entreprise.

En revanche, l’IS implique quelques limites et contraintes :

  • une comptabilité et des obligations déclaratives plus lourdes (bilan, liasse fiscale, déclaration IS, etc.);

  • une double imposition possible : bénéfice de la société + imposition des dividendes ou du salaire lors de la distribution ;

  • l’option IS peut limiter la possibilité d’imputer des pertes sur votre revenu personnel (contrairement à l’IR) ;

  • si vous ne vous versez pas de salaire/dividende, la fiscalité personnelle peut être faible, mais la trésorerie reste dans l’entreprise, ce qui peut compliquer vos besoins personnels immédiats.

💡 Bon à savoir : un amendement du projet de loi de finances 2026 prévoit de relever le plafond de bénéfice pouvant bénéficier du taux réduit de 15 % en passant de 42 500 € à 100 000 €. Ce changement, s’il est confirmé, rendrait le régime IS encore plus intéressant pour les PME (Petites et Moyennes Entreprises). Il faudra donc suivre la publication définitive du barème 2026.

Suivi des dépenses de la 1ère année d'une entreprise

Comment fonctionne une EURL imposée à l’Impôt sur les Sociétés (IS) ?

Quand l’EURL opte pour l’IS, ce n’est pas l’associé qui est imposé sur le bénéfice de l’entreprise, mais l’entreprise elle-même. L’impôt est calculé sur le résultat fiscal de l’EURL. Le dirigeant, quant à lui, est imposé uniquement sur ce qu’il perçoit : salaire ou dividendes.

⚠️ Attention : depuis 2019, il est possible de renoncer à l’option à l’IS pendant les 5 premiers exercices. Si aucune renonciation n’intervient, elle devient définitive.

Taux de l’IS en 2026 applicable aux EURL

En 2026, le taux réduit est de 15 % sur les 42 500 premiers euros de bénéfice sous conditions :

  • un chiffre d’affaires hors taxes ≤ 10 millions d’euros ;

  • le capital entièrement libéré ;

  • la détention du capital à au moins 75 % par des personnes physiques. 

Au-delà de 42 500 €, les bénéfices sont imposés au taux normal de 25 % sur l’ensemble des bénéfices.

💡 Bon à savoir : si l’entreprise ferme un exercice comptable de durée différente de 12 mois, le plafond de 42 500 € est proratisé.

Avantages et limites du régime IS pour une EURL

Les atouts de l’IS pour une EURL sont les suivants :

  • séparation claire entre fiscalité de la société et fiscalité personnelle : vos impôts personnels ne sont dus que sur le salaire ou les dividendes perçus, pas sur l’ensemble du bénéfice ;

  • possibilité de maîtriser le salaire versé et donc d’optimiser ses cotisations et impôts personnels ;

  • en cas de bénéfices importants, le taux global (IS + dividendes) peut s’avérer fiscalement plus avantageux qu’une imposition directe à l’IR ;

  • meilleure trésorerie disponible dans la société, si vous choisissez de laisser une partie des bénéfices dans l’entreprise.

En revanche, l’IS implique quelques limites et contraintes :

  • une comptabilité et des obligations déclaratives plus lourdes (bilan, liasse fiscale, déclaration IS, etc.);

  • une double imposition possible : bénéfice de la société + imposition des dividendes ou du salaire lors de la distribution ;

  • l’option IS peut limiter la possibilité d’imputer des pertes sur votre revenu personnel (contrairement à l’IR) ;

  • si vous ne vous versez pas de salaire/dividende, la fiscalité personnelle peut être faible, mais la trésorerie reste dans l’entreprise, ce qui peut compliquer vos besoins personnels immédiats.

💡 Bon à savoir : un amendement du projet de loi de finances 2026 prévoit de relever le plafond de bénéfice pouvant bénéficier du taux réduit de 15 % en passant de 42 500 € à 100 000 €. Ce changement, s’il est confirmé, rendrait le régime IS encore plus intéressant pour les PME (Petites et Moyennes Entreprises). Il faudra donc suivre la publication définitive du barème 2026.

Comment choisir entre l’IR et l’IS pour une EURL ?

Le choix du régime fiscal détermine la rémunération du gérant, combien il va payer d’impôts et quel montant reste réellement dans l’entreprise. Il faut donc analyser trois éléments :

  1. le niveau de bénéfice que l’EURL génère (ou va générer) ;

  2. votre taux d’imposition personnel et vos autres revenus ;

  3. votre besoin de trésorerie personnelle versus le besoin de trésorerie dans l’entreprise.

Quand est-ce que l’IR est le meilleur choix ?

Opter pour l’impôt sur le revenu est pertinent si :

  • le résultat est faible ou irrégulier : vous évitez une imposition trop lourde et profitez d’un système simple ;

  • vous prévoyez des pertes au lancement : vous pouvez les imputer sur votre revenu global, ce qui baisse immédiatement votre impôt personnel ;

  • votre taux marginal d’imposition est inférieur à 30 % : le bénéfice ajouté à vos revenus reste fiscalement supportable ;

  • vous ne cherchez pas à laisser de la trésorerie dans l’entreprise : tout est imposé au titre du revenu personnel.

Conclusion : l’IR convient surtout aux premières années, aux activités qui démarrent ou aux EURL dont les bénéfices restent modestes.

Quand est-ce que l’IS devient plus avantageux ?

L’IS est en général plus intéressant si :

  • le résultat est élevé : l’imposition à 25 % (voire 15 % sur une partie du bénéfice) est souvent plus avantageuse que votre taux marginal IR ;

  • vous souhaitez vous verser un salaire régulier : vous maîtrisez votre rémunération et vos cotisations, indépendamment du bénéfice ;

  • vous voulez optimiser salaire + dividendes en EURL : vous ajustez votre rémunération pour réduire l’impôt global ;

  • vous avez besoin de conserver de la trésorerie dans l’entreprise (investissements, achats, trésorerie de sécurité) : l’entreprise est imposée, mais l’argent reste disponible sans augmenter votre impôt personnel.

Conclusion : l’IS est idéal lorsque l’entreprise se développe, réalise des bénéfices confortables, ou lorsqu’on souhaite structurer une rémunération optimisée.

⚠️ Attention : il faut toujours comparer les deux options grâce à des simulations réalistes avant de prendre une décision définitive.

Comment opter pour l’IS ?

Vous avez choisi l’IS comme option fiscale pour structurer votre EURL ? La formulation de votre choix auprès de l’administration se fait par une simple notification au Service des impôts des entreprises (SIE). Deux cas possibles :

  1. lors de la création de l’EURL : vous cochez l’option IS directement dans le formulaire M0 ;

  2. après la création : vous envoyez une lettre d’option au SIE avant la fin du 3ᵉ mois de l’exercice concerné.

Foire Aux Questions (FAQ)

En fonction du régime appliqué, vous payez l’IR sur le résultat ou l’IS sur les bénéfices. Vous payez aussi l’impôt sur votre salaire et vos dividendes. La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) et les cotisations TNS peuvent s'ajouter selon votre activité. Cette flexibilité fait partie des avantages de l'EURL.

L’EURL doit produire une liasse fiscale, un bilan, un compte de résultat et une déclaration de TVA si applicable. Le gérant déclare ses dividendes et son salaire dans sa déclaration d’impôt chaque année.

Les dividendes sont imposés au PFU de 30 % ou au barème après abattement de 40 %, sachant qu’une part peut être assujettie aux cotisations sociales si vous êtes gérant majoritaire.

La taxation des plus-values en cas de cession d’une EURL dépend du régime fiscal :

  • à l’IR : plus-values professionnelles ;

  • à l’IS : régime des valeurs mobilières.


La fiscalité dépend de la durée de détention et du type de cession (parts sociales ou fonds).

Le statut EURL implique des cotisations sociales qui dépendent du salaire du gérant et du régime fiscal. À l’IR, elles s’appliquent sur tout le résultat. À l’IS, elles s’appliquent uniquement sur le salaire versé.