Comment fonctionne la grille de classification HCR ?

Une grille de classification vise à classer les emplois d’un milieu professionnel en fonction des compétences nécessaires aux salariés pour réaliser certaines missions, qui varient selon les secteurs d'activité. Ces grilles prévoient généralement des classements adaptés dans leurs conventions collectives.

C'est le cas de la convention collective nationale des Hôtels, Cafés, Restaurants (HCR) — également appelée convention collective HCR — qui inclut une grille de classification spécifique en annexe. Encadrée par le droit du travail, cette grille s'applique à tous les salariés du secteur hôtelier et restauration, du personnel de service aux cadres, en passant par le personnel de cuisine.

Qu'est-ce qu'une grille de classification ? Quelles sont ses particularités ? Où mentionner le classement issu de la grille de la restauration ? PayFit fait le point.

Qu'est-ce qu'une grille de classification ?

La classification des emplois au sein d'une entreprise est un élément essentiel de la gestion du personnel. Elle vise à définir le statut du salarié dans l'entreprise et notamment sa rémunération minimale, ce qui explique pourquoi elle est déterminée par l'employeur lui-même.

Pour attribuer un classement professionnel à chaque salarié, l'employeur se sert d'une classification déjà prévue par la convention collective, présentée généralement sous forme de grille.

La plupart du temps, les grilles de classification contiennent la qualification de l'emploi (ouvrier, agent de maîtrise, cadre), un niveau chiffré et/ou un coefficient. Le niveau du salarié est alors déterminé en fonction des critères retenus par la convention collective :

• nature des fonctions ; 

• degré/années de formation ; 

• connaissances et années d'expérience nécessaires ; 

• responsabilité et autonomie du poste ; 

• années d'ancienneté, etc.

À chaque qualification professionnelle correspond une description des missions pouvant être demandées au salarié. 

💡 Bon à savoir : les grilles conventionnelles de classification des emplois s'accompagnent généralement d'annexes, particulièrement utiles pour déterminer le niveau exact de chaque salarié.

Normalement, la classification est convenue lors de l'embauche, car elle doit être indiquée dans le contrat de travail du collaborateur. Parce qu’elle détermine la rémunération, la classification est, à l’instar des salaires, négociable avant la signature du contrat.

⚠️ Attention : la classification n'est pas figée et évolue tout au long de la vie professionnelle du collaborateur. Il convient ainsi de veiller à ce qu’elle suive bien l'évolution de sa carrière.

Quelles sont les particularités de la grille de classification HCR ?

L'employeur utilise les critères d'une grille de classification pour évaluer si un salarié occupe un poste cohérent avec son niveau d'expertise et son expérience professionnelle. Cette classification a une répercussion directe sur les salaires dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, qui doivent être supérieurs au SMIC hôtelier brut.

Qu’est-ce que la grille de classification HCR ?

La grille de classification HCR est la première annexe d'application de la convention collective des restaurants, hôtels, et cafés. Elle est divisée en 5 niveaux, permettant de classer les emplois par niveau de formation :

• niveau 1 : postes n'exigeant pas de formations spécifiques au-delà de la scolarité obligatoire ;

• niveau 2 : niveau équivalant au CAP ou BEP ;

• niveau 3 : niveau équivalent au BTH ;

• niveau 4 (maîtrise) : niveau équivalent au BTS ou au bac ;

• niveau 5 (cadres) : niveau bac + 3 acquis.

Quels sont les critères de classification en HCR ?

Les niveaux de connaissance demandés ne sont pas uniquement acquis par voie scolaire. Une formation professionnelle interne équivalente, ou encore une expérience professionnelle confirmée et réussie suffisent dans certains cas.

Chacun de ces niveaux est à son tour divisé en échelons, déclinés selon 4 critères :

• les compétences ;

• le contenu de l'activité ;

• le degré d'autonomie ;

• le niveau de responsabilités attendues.

Pour connaître le niveau et échelon HCR dans lequel vous vous trouvez, il faut analyser votre situation selon ces quatre critères. Plus vous montez dans les échelons, plus l'activité devient complexe, l'autonomie importante et les responsabilités étendues. Le salaire minimum sera également revu à la hausse. 

Par exemple, pour les postes du niveau I de la grille de classification de la CCN HCR : 

• en compétences : n'exigent aucun niveau d’étude minimum au-delà de la scolarité obligatoire ; 

• en contenu : les missions sont caractérisées par leur simplicité, leur analogie ou leur caractère répétitif, en application de modes opératoires fixés ;

• en autonomie : limitée aux consignes simples et détaillées fixant la nature du travail et les modes opératoires à appliquer ;

• en responsabilités : le collaborateur doit se conformer aux consignes et instructions reçues concernant les modes opératoires et l'utilisation des matériels et produits.

Les emplois du niveau 1 sont divisés en échelons hiérarchiques en fonction des critères ci-dessous.

Pour illustrer ces critères, prenons quelques exemples concrets dans la restauration :

• un commis de cuisine niveau 1 travaille sous supervision directe et suit des consignes précises ;

• un cuisinier niveau 3 gère de manière autonome la préparation des plats qui lui sont confiés et peut organiser son poste de travail ;

• un chef de partie niveau 3 est responsable d'une partie spécifique (sauces, viandes, etc.) et peut superviser un ou plusieurs commis ;

• un second de cuisine niveau 4 assure la coordination de l'ensemble de la production en cuisine, supervise l'équipe en l'absence du chef et participe à la gestion opérationnelle (stocks, commandes, planning).

💡Bon à savoir : pour permettre au salarié de connaître sa classification hiérarchique et pouvoir s'y référer à tout moment, il est nécessaire de faire apparaître l'échelon sur la fiche de paie.

Comment lire la grille de classification HCR ?

De nombreuses activités variées relèvent du code IDCC des HCR. La même grille s'applique donc à plusieurs qualifications d'emploi, qui ne partagent pas les mêmes missions. Pour aider les employeurs à trouver la classification correspondant au poste de travail, la CCN HCR contient une grille supplémentaire. 

Cette grille liste les intitulés de postes par secteur (hébergement, restauration, brasserie, bar, etc.) et indique les niveaux et échelons correspondants. Vous l’aurez compris, chaque poste peut être associé à différentes classifications.

En fonction des critères de chaque niveau et échelon, une personne peut évoluer dans la grille en gardant le même intitulé de poste. Voici quelques exemples de classifications possibles (niveau et échelon) des postes de la restauration/cuisine :

• plongeur : du niveau 1 échelon 1 au niveau 2 échelon 2 ;

• commis de cuisine : du niveau 1 échelon 1 au niveau 2 échelon 3 ;

• cuisinier : du niveau 1 échelon 3 au niveau 3 échelon 3 ;

• chef de partie : du niveau 3 échelon 1 au niveau 4 l’échelon 2 ;

• second de cuisine : du niveau 3 échelon 3 au niveau 4 échelon 3 ;

• chef de cuisine : du niveau 4 échelon 1 au niveau 5 échelon 3.

⚠️ Attention : les intitulés de poste pour une même classification dans la grille HCR varient logiquement en fonction de l'activité spécifique de l'entreprise. Ainsi, pour une classification niveau 2 échelon 2, l'intitulé du poste diffère en fonction des activités :

• dans l'hébergement : employé de hall, femme et valet de chambre, veilleur de nuit ou réceptionnaire ;

• en restaurant/salle : commis de salle, vestiaire, serveur ou écailler ;

• en restauration/cuisine : commis de cuisine ou cuisinier ;

• en bar : commis de bar ;

• en café/brasserie : garçon brasserie ou caissière.

Quelles sont les obligations de l’employeur concernant la classification du salarié en HCR ?

Comme pour les autres conventions collectives, la classification professionnelle des salariés HCR doit obligatoirement figurer dans les documents suivants :

• contrat de travail ou avenant de contrat ;

• bulletin de paie ;

• certificat de travail ;

• registre du personnel ;

• attestation France Travail.

Cette mention permet au collaborateur de se situer dans l'entreprise et de vérifier sa rémunération selon la grille de salaire HCR correspondant à son niveau et échelon.

En effet, la classification définit les responsabilités professionnelles du salarié, mais également un salaire minimum conventionnel. Le salaire ne doit pas être inférieur au taux horaire brut minimum, ou SMIC, fixé par la convention collective pour les hôtels, cafés et restaurants. 

⚠️ Attention : une classification professionnelle non adaptée à l'emploi aura pour incidence, soit un surclassement, soit un sous-classement du salarié, chacun ayant des conséquences sur l'organisation de la paie et la gestion de l'entreprise.

Par ailleurs, une mauvaise classification peut avoir des conséquences juridiques et financières importantes pour l’entreprise : rappels de salaire, redressement URSSAF, contentieux prud'homal. En cas de doute sur le niveau ou l'échelon approprié, faites-vous accompagner par un expert.

💡 Bon à savoir : des logiciels de paie vous permettent de renseigner directement la convention collective dans laquelle se situe votre entreprise, ainsi que le poste et le niveau/coefficient de chaque salarié. À partir de cette classification, les bulletins de paie de vos salariés seront générés automatiquement, en respectant la mention de la classification et la rémunération minimale correspondante.