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Comment fonctionne la clause de non-concurrence dans le contrat de travail ?

Durant la période d’exécution du contrat de travail, le salarié doit respecter un devoir de loyauté envers son employeur. Cette obligation contribue, entre autres, à la protection des intérêts de l’entreprise.
Lors de la cessation du contrat de travail, si une clause de non-concurrence figure dans le contrat de travail du salarié, celle-ci prendra le relais sur le devoir de loyauté. Cette clause du contrat de travail a pour objectif d’éviter que les connaissances et le savoir technique acquis par le salarié dans une entreprise ne servent la concurrence.
Pourquoi insérer une clause de non-concurrence dans le contrat de travail ? Comment mettre en œuvre la clause dans le contrat de travail et quelles sont les conditions de sa validité ? PayFit vous éclaire et vous propose un exemple de clause de non-concurrence.
Comment définir la clause de non-concurrence dans le contrat de travail ?
Vous ne trouverez pas la définition de la clause de non-concurrence dans le Code du travail.
Elle peut, néanmoins, être définie comme une disposition particulière du contrat de travail, qui limite la faculté du salarié à exercer une fonction équivalente dans une entreprise concurrente ou pour son propre compte, après la cessation de son contrat de travail.
Cette clause vise non seulement à préserver les intérêts de votre entreprise, mais aussi à dissuader un salarié de quitter ses fonctions. Si elle n’est pas obligatoire, elle reste une faculté intéressante pour certains postes clés.
La clause de non-concurrence peut être écrite dans le contrat de travail initial ou être ajoutée par la suite, dans le cadre d’un avenant au contrat de travail.
💡 Bon à savoir : une convention collective peut également prévoir son existence ou au contraire son absence. Par exemple, dans la convention collective Syntec, la clause de non-concurrence est interdite dans le contrat de travail des consultants. Ainsi, les consultants en Syntec pourront après la rupture de leur contrat continuer à travailler pour les clients avec lesquels ils ont travaillé dans le cadre de leur activité.
Quelles sont les conditions de validité de la clause de non-concurrence ?
Pour éviter que cette clause du contrat de travail ne soit considérée comme excessive, il faut qu’elle soit proportionnée à l’objectif de préservation des intérêts de l’employeur.
Il existe 5 conditions cumulatives que doit remplir la clause de non-concurrence dans le contrat de travail pour être valide.
💡 Bon à savoir : plus l’expérience acquise par le salarié au sein de l'entreprise est large, plus l’application de la clause est générale et étendue. À l'inverse, plus la formation est spécifique, plus le champ de la clause sera restreint.
Limitation dans le temps
La durée de la clause de non-concurrence doit être limitée dans le temps. Par exemple, pour un directeur commercial dans le secteur de l’automobile, la clause d’une durée de 3 ans n’est pas considérée comme excessive, étant donné la facilité avec laquelle il est possible de trouver un poste similaire dans un autre secteur d’activité.
Limitation dans une zone géographique
La limitation géographique de la clause de non-concurrence dans le contrat de travail peut correspondre à un nombre de kilomètres autour du siège de l’entreprise, de la région ou du département dans lesquels se trouve votre entreprise ou encore dans des situations plus restreintes à la France métropolitaine.
Exemple : selon l’emploi exercé et l’activité de l’entreprise, il est tout à fait possible de prévoir une clause applicable dans un rayon de 10 kilomètres du siège social, comme une autre appliquée à la région Île-de-France.
Il convient néanmoins de prêter attention à ce que la limitation de la zone géographique ne mette pas le salarié dans l’impossibilité de travailler.
💡 Bon à savoir : la clause mentionnant “limitée au niveau mondial” a été considérée comme illicite par un juge.
Préservation des intérêts de l’entreprise
Il convient de veiller à ce que l’insertion d’une clause de non-concurrence dans le contrat de travail de votre salarié soit indispensable à la protection des intérêts légitimes de votre entreprise.
Concrètement, il vous est nécessaire de la prévoir si le départ du salarié peut notamment porter atteinte à la préservation de votre clientèle ou à la sauvegarde des techniques ou du savoir-faire de votre entreprise.
Activité concurrente
L’application de la clause de non-concurrence porte sur l’exercice par le salarié de ses fonctions au sein d’une activité concurrente à celle qu’elle a exercée par votre entreprise.
Par exemple, la clause de non-concurrence dans le contrat de travail peut prévoir : l’interdiction pour le salarié de “s'intéresser directement ou indirectement pour son compte ou pour le compte d'un nouvel employeur à une activité concurrente à l'activité de senior manager ventes” dans le périmètre d’application de la clause.
💡 Bon à savoir : même si la clause de non-concurrence dans le contrat de travail limite la faculté du salarié à pratiquer une activité, celle-ci doit néanmoins lui permettre de travailler dans des secteurs d’activité qui correspondent à sa formation et à son expérience professionnelle.
Indemnité dans la clause de non-concurrence
Il est nécessaire de prévoir une indemnité de la clause de non-concurrence. Cette contrepartie financière ne doit pas être dérisoire.
En pratique, il s’agit généralement d’un versement mensuel dont le montant correspond à un pourcentage de la moyenne mensuelle des salaires perçus par le salarié au cours de ses derniers mois de présence au sein de l’entreprise.
Modèle de contrat de travail - CDI
Comment mettre en œuvre la clause de non-concurrence dans le contrat de travail ?
Rédiger une clause de non-concurrence
Le point de départ de l’application de la clause de non-concurrence est la cessation du contrat de travail du salarié. Elle a vocation à s’appliquer indépendamment de l’origine de la rupture du contrat.
En effet, les conditions de mise en œuvre de la clause de non-concurrence après une démission ou de la clause de non-concurrence après une rupture conventionnelle ou de la clause de non-concurrence à la fin d’un CDD restent les mêmes.
De plus, le versement de la contrepartie ne dépend pas du type de rupture.
💡 Bon à savoir : si le salarié ne respecte pas les termes de la clause de non-concurrence prévus dans le contrat de travail, il ne recevra plus la contrepartie financière et pourra même être dans l’obligation de verser des dommages et intérêts à l’employeur si le juge en décide ainsi.
En tant qu’employeur, il vous est possible de renoncer à l’application de la clause de non-concurrence selon les modalités prévues par le contrat de travail ou par votre convention collective.
Clause de non-concurrence : exemple
Vous vous séparez de l’un de vos salariés ? Voici un exemple de clause de non-concurrence :
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Modèle de clause de non-concurrence
En cas de cessation du présent contrat de travail, quelle qu’en soit la cause, le salarié (nom, prénom) s’engage durant une durée de 12 mois à compter de la date effective de rupture du contrat, à ne pas exercer directement ou indirectement une activité concurrente de celle de l’entreprise, (à compléter en indiquant les activités précises tout en veillant à ne pas interdire de ce fait toute activité professionnelle) pour son propre compte ou pour le compte d’un tiers, à quelque titre que ce soit (salarié, consultant, indépendant, associé, etc.).
Cette interdiction s’applique dans la zone géographique suivante : (à compléter en indiquant des zones géographiques les plus précises possibles), dans laquelle l’entreprise exerce de manière significative son activité.
La présente clause vise à protéger les intérêts légitimes de l’entreprise, notamment en ce qui concerne sa clientèle, ses méthodes de travail, son savoir-faire technique, ses données stratégiques et sa position concurrentielle.
En contrepartie de cet engagement, l’entreprise versera au salarié une indemnité mensuelle correspondant à (compléter le %) de la moyenne mensuelle brute des salaires perçus au cours des 12 derniers mois précédant la rupture du contrat. Cette indemnité sera versée durant toute la durée d'application effective de la clause.
L’employeur se réserve le droit de renoncer par écrit à l’application de la clause, dans un délai de 15 jours calendaires suivant la notification de la rupture du contrat de travail, auquel cas aucune indemnité ne sera due.
En cas de non-respect par le salarié de cette clause, il sera contraint de rembourser l'intégralité des sommes perçues au titre de la contrepartie financière et pourra être tenu au versement de dommages et intérêts, sans préjudice de toute autre action judiciaire que l’entreprise se réserve le droit d'engager.
En deux exemplaires à (à compléter) le (date),
Signature du salarié
Signature de l’employeur
(Précédée de “Bon pour accord” ou “Lu et approuvé”)
L’employeur peut-il renoncer à la clause de non-concurrence après la rupture du contrat ?
L’employeur peut-il renoncer à la clause de non-concurrence après la rupture du contrat ?
Oui, l’employeur peut tout à fait renoncer à l’application de la clause de non-concurrence, à condition que cette renonciation soit prévue par le contrat de travail ou la convention collective. La Cour de cassation (ou chambre sociale) a rappelé à plusieurs reprises qu’une clause de modalité de renonciation explicite est juridiquement contraignante. En cas de renonciation, celle-ci doit être notifiée dans un délai raisonnable, sous peine de devoir verser le montant de l’indemnité prévue au salarié.
Que risque un salarié en cas de violation de la clause de non-concurrence ?
Que risque un salarié en cas de violation de la clause de non-concurrence ?
La violation d’une clause valide peut entraîner des conséquences juridiques importantes pour l’ancien salarié. L’employeur est en droit de saisir la juridiction compétente pour demander des dommages et intérêts. La chambre sociale, ou Cour de cassation, a confirmé la possibilité de sanctionner la rupture du respect de cette clause par une condamnation à indemniser l’employeur, notamment en cas d’emploi dans une zone géographique expressément interdite, ou au sein d’une activité concurrente directe.
Une clause de non-concurrence peut-elle être annulée par un juge ?
Une clause de non-concurrence peut-elle être annulée par un juge ?
Oui, une clause peut être frappée de nullité si elle ne respecte pas les conditions exigées par la jurisprudence et les articles du Code du travail. La Cour de cassation a jugé à plusieurs reprises que les clauses excessivement restrictives de liberté d’emploi sont nulles. Par exemple, une durée disproportionnée, une zone géographique trop vaste ou l’absence de contrepartie financière suffisante peuvent justifier l’annulation. Il est en ce sens fortement conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit social pour s’assurer de la validité des clauses prévues dans les contrats.
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