Qu’est-ce que l’amortissement en comptabilité ?

Anaïs Robin
Mise à jour le 13 avril 2025

L’amortissement comptable est un mécanisme essentiel pour gérer efficacement les finances d’une entreprise. Il permet de répartir la perte de valeur des biens au fil du temps, offrant une vision réaliste du patrimoine et permettant d'optimiser les charges fiscales. Dans cet article, PayFit vous guide à travers les principes de base de l'amortissement, les méthodes de calcul, ainsi que ses implications.

Les amortissements : la définition

Qu’est-ce qu’un amortissement en comptabilité ? L’amortissement en comptabilité correspond à la diminution de la valeur d’un bien inscrit à l’actif du bilan d’une entreprise. Cela peut par exemple être dû à son utilisation, à l’effet du temps ou à l’évolution technologique. 

Les biens amortissables

Les biens concernés par l'amortissement sont : 

  • les immobilisations corporelles, telles que les machines, équipements, constructions… ;

  • les immobilisations incorporelles, comme les brevets, logiciels, licences…

Cette perte de valeur a un impact direct sur le bilan de l’entreprise. Grâce à l’amortissement, elle est enregistrée chaque année, ajustant la valeur du bien dans les comptes et offrant une image fidèle du patrimoine de l’entreprise. 

Cette dépréciation prend la forme d’une dotation aux amortissements et s’enregistre au moment de la clôture de l’exercice comptable. Le calcul de la dotation aux amortissements permet de fixer la somme que représente cette perte de valeur. 

Les écritures d'amortissements sont les enregistrements comptables réalisés pour suivre ces amortissements. Elles permettent de refléter, dans les livres de comptabilité, le montant de la dotation aux amortissements. 

Comptabilité et amortissement, quelques exemples

Imaginons l’acquisition d’un véhicule pour 20 000 € HT par l’entreprise. Lors de l’achat, il vient augmenter la valeur de son patrimoine. Cependant, avec le temps, l’usure des pièces, l’évolution des modèles et la perte de valeur sur le marché entraînent une diminution de sa valeur chaque année. Le principe est le même pour un ordinateur acheté 1 000 € HT. À l’achat, il représente un actif de cette valeur dans le patrimoine de l’entreprise. Mais avec le temps, l’usure et l’évolution technologique, sa valeur diminue.

Comment définir le point de départ et la durée d’un amortissement ?

Le point de départ

En comptabilité, l’amortissement d’un bien débute dès sa mise en service. Cette date marque le point de départ du calcul.

Sur le plan fiscal, si l’entreprise utilise l’amortissement linéaire, le principe reste le même. En revanche, en cas d’amortissement dégressif, il commence dès le premier jour du mois d’acquisition du bien.

La durée

Le plan comptable général précise que la durée d’amortissement comptable d’un bien doit correspondre à sa durée réelle d’utilisation. De manière générale, elle dépend de la nature du bien à amortir. 

  • les immobilisations incorporelles (frais de création, R&D, brevets, licences) : généralement 5 ans ;

  • les immobilisations corporelles :

  • les véhicules : entre 4 et 5 ans.

  • le matériel de bureau et mobilier : entre 4 et 10 ans.

  • les ordinateurs portables : environ 3 ans.

  • les installations techniques : entre 5 et 10 ans.

👉 À noter : ces durées restent indicatives et peuvent varier selon l’usage et les spécificités de l’entreprise.

Comment faire le calcul de l’amortissement comptable ?

Voici les deux principales méthodes de calcul : l’amortissement linéaire et l’amortissement dégressif.

L’amortissement linéaire

L’amortissement linéaire est la méthode la plus simple pour calculer un amortissement comptable. Elle consiste à comptabiliser chaque année une somme identique, calculée en fonction de la durée d’utilisation estimée du bien.

La méthode de calcul : 100 / nombre d’années de la durée d’utilisation réelle

Pour déterminer cette somme annuelle, prenons un exemple. Une entreprise acquiert un équipement le 1er juin 2022 pour un montant de 12 000 €, avec une durée de vie estimée à 4 ans. Ce matériel est immédiatement opérationnel.

  1. Taux d'amortissement linéaire : il est calculé en divisant 100 par la durée de vie du bien en années. Ici : 100 / 4 = 25 % par an.

  2. Annuité d'amortissement : elle est calculée en multipliant la valeur d’acquisition du bien par le taux d’amortissement. Donc, 12 000 € x 25 % = 3 000 € par an.

  3. Amortissement pour la première année : comme l'achat a eu lieu en juin, la première année est de 7 mois (de juin à décembre). L'annuité complète de 3 000 € doit être ajustée pour refléter la période de 7 mois. Calcul de l'amortissement pour 7 mois : 3 000 € x (7/12) = 1 750 €.

Ainsi, la première annuité sera de 1 750 € pour l’année 2022, et l’annuité complète de 3 000 € sera appliquée à partir de 2023.

L’amortissement dégressif

Cette méthode consiste à appliquer un coefficient fiscal au taux d’amortissement linéaire, offrant ainsi une déduction plus importante lors des premières années d’utilisation du bien et qui diminue au fil du temps.

Ce régime n’est applicable qu’aux immobilisations répondant à ces critères :

  • être acquis à l’état neuf ;

  • avoir une durée d’utilisation supérieure à trois ans.

Les coefficients sont les suivants : 

  • 1,25 pour une durée d’amortissement comprise entre 3 et 4 ans ; 

  • 1,75 pour une durée d’utilisation comprise entre 5 et 6 ans ;

  • 2,25 pour nombre d’annuités supérieur à 6 ans.

La formule à appliquer : taux d’amortissement linéaire x coefficient fiscal dégressif 

Le calcul se poursuit jusqu’à l’amortissement total du bien.

Pour mieux comprendre le calcul de l’amortissement dégressif, prenons un exemple. Imaginons qu’une entreprise acquiert un bien d’une valeur de 10 000 € le 1er janvier 2023, avec une durée d’utilisation estimée à 5 ans. Ce bien est immédiatement mis en service.

  1. Détermination du taux d’amortissement : il est calculé en divisant 100 par la durée d’utilisation du bien : 100 % / 5 ans = 20 % par an.

  2. Application du coefficient dégressif : pour une durée de 5 ans, le coefficient dégressif applicable est de 1,75. Ainsi, le taux d’amortissement dégressif sera : 20 % x 1,75 = 35 %.

  3. Calcul de l’amortissement dégressif

Première année : l’amortissement de la première année est calculé sur la valeur d’origine du bien : 10 000 € x 35 % = 3 500 €.

Deuxième année : la base amortissable est désormais réduite du montant déjà amorti. On obtient donc : 10 000 € - 3 500 € = 6 500 €. L’amortissement sera : 6 500 € x 35 % = 2 275 €. …

Quel est l’intérêt de maîtriser l’amortissement en comptabilité ?

Peu importe la taille ou le secteur d’activité de l’entreprise, il est essentiel de maîtriser le fonctionnement des amortissements.

L'amortissement joue un rôle clé dans la gestion d'une entreprise en offrant une vision claire de la valeur et de la performance des actifs au fil du temps. Il permet d'anticiper les besoins de renouvellement et d'éviter des investissements imprévus. 

De plus, l’amortissement sert d’outil d’aide à la décision. Il aide à mesurer la rentabilité des investissements et à identifier ceux qui nécessitent un remplacement ou une modernisation.

Enfin, il joue un rôle dans la stratégie fiscale de l’entreprise en optimisant la charge fiscale.

Une gestion rigoureuse de l’amortissement contribue à la pérennité et à la compétitivité de l’entreprise.

Avant de se lancer dans la création d’une entreprise, il est essentiel de maîtriser quelques notions clés en matière de comptabilité : le bilan en comptabilité pour avoir une vue d'ensemble de la situation financière, le prévisionnel financier pour anticiper les besoins en trésorerie ou encore la comptabilité et l'exercice comptable afin de structurer les enregistrements financiers. 

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L'amortissement est un mécanisme comptable essentiel qui permet de refléter la dépréciation naturelle des biens de l'entreprise au fil du temps. Son objectif principal est double :

  • donner une image fidèle du patrimoine de l'entreprise en prenant en compte l'usure et l'obsolescence des biens ;

  • constituer progressivement une réserve financière pour permettre le renouvellement futur de ces biens.

Cette pratique permet également d'optimiser la fiscalité de l'entreprise puisque l'amortissement constitue une charge déductible du résultat imposable.

Il existe deux méthodes principales d'amortissement autorisées :

  • l'amortissement linéaire : c'est la méthode la plus courante qui répartit de manière égale la dépréciation sur toute la durée d'utilisation du bien ;

  • l'amortissement dégressif : cette méthode permet une déduction plus importante les premières années, particulièrement adaptée aux biens qui se déprécient plus rapidement au début de leur utilisation (comme le matériel technologique).

L'amortissement suit un processus précis en plusieurs étapes :

  1. Détermination de la base amortissable (généralement le coût d'acquisition)

  2. Choix de la durée d'amortissement selon la nature du bien et son utilisation prévue

  3. Calcul du taux d'amortissement annuel

  4. Enregistrement de la dotation aux amortissements dans la comptabilité

  5. Suivi du plan d'amortissement année après année

La comptabilisation de l'amortissement s'effectue à travers deux écritures complémentaires qui impactent à la fois le bilan et le compte de résultat de l'entreprise.

Au bilan, l'amortissement vient diminuer la valeur nette du bien via un compte spécifique (28xx). Au compte de résultat, la dotation aux amortissements est enregistrée comme une charge (compte 68xx), réduisant ainsi le résultat de l'exercice.

Ces écritures doivent être passées au minimum une fois par an, lors de la clôture de l'exercice comptable.